A moins d'une semaine du coup d'envoi prévu, on s'est rendu compte des défaillances sécuritaires Encore une fois, le football tunisien paye les frais d'une mauvaise gestion politique. Longtemps instrumentalisé sous l'ancien régime qui s'en est servi comme moyen de propagande, le sport n'est pas sorti du cercle vicieux des politiques. Après une saison exceptionnellement longue qui a harassé tous les acteurs (responsables de clubs, entraîneurs, joueurs et journalistes), on pensait que la nouvelle saison allait démarrer dans de meilleures conditions, néanmoins dans les temps. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Encore moins le timing choisi pour annoncer le report du coup d'envoi. Alors que toutes les équipes ont commencé à se préparer en prévision de la première journée qui devait avoir lieu dimanche prochain, les autorités concernées se sont rendues compte que seulement trois stades sont homologués en matière de sécurité ! Ces stades existaient bel et bien il y a un mois, à la clôture de la dernière saison. Ce sont les mêmes enceintes qui ont accueilli durant la dernière saison les matches à huis clos. Et c'est maintenant qu'on se rend compte que les stades sont défaillants? Le long terme Ce ne sont pas les arguments présentés par la tutelle et la Fédération tunisienne de football qui sont contestés. C'est plutôt la gestion de notre football qui laisse à désirer. Et à vrai dire, on ne fait pas mieux en cette période post-révolutionnaire. C'est que les décideurs de notre football n'ont pas encore acquis une qualité indispensable pour réformer notre sport: travailler sur le long terme. Car durant toute une saison qui s'est jouée en entier à huis clos, on avait tout le temps pour mettre en place la logistique qui assurera la sécurité et le bon déroulement des rencontres sportives. Encore une fois, on a fait preuve d'amateurisme dans la gestion des affaires du football, en particulier, et du sport, en général. Sinon comment expliquer que c'est maintenant qu'on parle de carte d'identité sportive que doit avoir chaque supporter ayant 20 ans et plus pour pouvoir assister à un match. Au point où l'on est, on risque de voir le scénario de la saison écoulée se reproduire. L'année dernière, le championnat a démarré au mois de novembre pour se terminer le 30 septembre avec les aberrations qu'on sait : classement des buteurs et des joueurs qui ont commencé la saison dans un club pour la terminer dans un autre. Que ce soit le 10 novembre ou une date ultérieure, il est temps de fixer les règles du jeu et planifier un calendrier inchangeable à l'image de ce qui se passe en Europe : les clubs savent un an, voire deux années à l'avance la date d'un match à jouer. Chez nous, on change de calendrier comme de chemise. Il est temps que cela... change...