«Le problème des sociétés arabes et musulmanes consiste essentiellement en la mauvaise compréhension de l'islam dès qu'il s'agit de questions liées à la femme», a estimé samedi, la ministre des Affaires de la femme Sihem Badi. Elle s'exprimait lors d'une rencontre sur le thème « La femme dans la législation islamique ». Badi a ajouté que les «savants musulmans (Oulémas), n'assument pas entièrement leur responsabilité dans la diffusion des nobles préceptes de l'Islam ». Présent, également à cette rencontre, le ministre des Affaires religieuses Noureddine Khademi a affirmé que l'Islam ne craint pas les libertés scientifiques, politiques ou intellectuelles. « L'Islam prône une liberté qui s'accompagne de la responsabilité sociale », a-t-il insisté. Pour Khademi, la révolution tunisienne est venue consacrer la culture islamique qui garantit à l'être humain sa liberté et sa dignité et maintient la stabilité de la société. Pour sa part, la présidente de l'associationFemmes tunisiennes, Ibtihel Abdellatif, a mis l'accent sur le souci d'associer toutes les composantes de la société civile au débat sur les questions qui concernent la femme du point de vue islamique. Elle a formé le vœu de voir ce genre de rencontres aider, un tant soit peu, à lever les équivoques et corriger les concepts régnant sur l'Islam. Le président de la section de Tunis de l'Union internationale des savants musulmans (Uism), Abdelmajid Najjar, a parlé d'«une ignorance méthodique et implicite» dans le traitement du thème de la femme dans l'Islam. Il a relevé que la religion musulmane garantit à la femme tous ses droits dans une optique d'équilibre et de partage des rôles. La rencontre qui se tient sur deux jours, comporte plusieurs interventions sur la femme et le travail, les droits de la femme dans la Constitution tunisienne, la place de l'être humain dans l'Islam ainsi que la relation entre la législation locale et internationale dans ce domaine. Elle est organisée dans le cadre du débat national sur la femme dans la Constitution, à l'initiative de l'association des Femmes tunisiennes et de la section de l'Uism à Tunis.