La valeur d'une équipe comme le Stade se mesure aujourd'hui et en grande partie à sa capacité d'évoluer et de progresser. Ses joueurs ont une moyenne d'âge comprise entre 24 et 25 ans. Ils sont dans la force de l'âge. Le potentiel est donc intéressant et l'effectif possède une grande marge de progression. Ici et là, on sent une réelle volonté de bâtir dans la durée. L'exigence de l'élite impose certainement des résultats immédiats, mais l'équipe tient à suivre sous la conduite de Ghazi Ghraïri son chemin et à progresser étape par étape. Une chose est sûre: les joueurs donnent de plus en plus l'impression de ne pas s'ennuyer sur le terrain. Leur entraîneur tient à ne pas parler de classement. Il s'agit, en effet, de vivre un championnat serein et tranquille. Mais la perspective d'une véritable réhabilitation n'implique-t-elle pas d'ores et déjà des ambitions élevées? Il faut dire que le ST vit aujourd'hui un peu le miracle permanent. Au quotidien. L'absence de ressources impose une restriction dans le budget et dans les dépenses. Et cela peut se répercuter négativement sur le rendement des joueurs. La victoire face à Hammam-Sousse pour le compte de la première journée de la nouvelle saison est venue au bon moment. Elle tombe à pic pour une équipe forte des résultats obtenus lors de la période de préparation et du travail accompli. Il s'agit pour Ghazi Ghraïri de bien commencer la saison «On ne pouvait pas échapper à l'impératif de gagner. Nous n'avions qu'une seule alternative, celle d'imposer notre jeu. Et nous l'avions fait. Certes, pas de façon régulière, mais il y a de bonnes choses à retenir chez l'équipe à l'occasion de sa première sortie de la saison. Le rendement lors de la première mi-temps était parfait. Le ST a montré qu'il était capable de forcer la décision et que ses joueurs étaient fortement inspirés dans cette entreprise. Le relâchement de la deuxième mi-temps s'explique par l'état d'esprit de certains d'entre eux qui se sont contentés de l'avantage déjà acquis. C'est un comportement typiquement tunisien et auquel nous devrions d'ores et déjà remédier.» La victoire stadiste était amplement méritée. Elle reflète cette tendance à privilégier le jeu offensif. La composition de l'équipe et les joueurs alignés répondaient fortement à cette exigence. «Le ST dispose aujourd'hui de joueurs qui sont capables de créer de véritables occasions de buts», fait remarquer Ghraïri. Avant d'ajouter «qu'ils sont en mesure d'aller aussi loin que leur permettent leurs aptitudes à créer le jeu et à évoluer en profondeur. Quand on évolue sans cesse dans la zone adverse, quand on exerce un pressing haut sur l'adversaire, cela veut dire qu'on a réussi à imposer une suprématie totale sur la physionomie du match. Il n'en demeure pas moins qu'on aurait pu marquer plus de trois buts. Par conséquent, on devrait remédier à certaines défaillances offensives. Il y a des buts qu'on aurait dû et pu ne pas rater. Cela dit, c'est une victoire qui devrait nous permettre de continuer à travailler dans la sérénité pour évoluer et progresser...» Retour en force... La prestation stadiste à l'occasion de la première journée n'a pas manqué de laisser entrevoir aussi des motifs de satisfaction sur le plan individuel. La victoire sur Hammam-Sousse porte l'empreinte d'un bon nombre d'entre eux. A commencer par Abdelhalim Darragi, auteur de deux buts et l'un des éléments qui font de plus en plus parler d'eux au sein de l'équipe. C'est un joueur qui a beaucoup progressé et qui n'a jamais baissé les bras, même lorsqu'il a perdu sa place dans le groupe. Prêté à Menzel-Bourguiba, il est revenu plus fort que jamais. Borhane Ghannem a, lui aussi, retenu l'attention, notamment par ses ouvertures et ses passes judicieuses. Il était, en effet, à l'origine des buts marqués par son équipe. Enfin, Haythem Ben Salem fait partie aussi de ces joueurs qui ont brillé de mille feux. L'occasion, mais aussi la bonne opportunité, pour ce joueur pour dissiper le doute. En effet, il est presque passé inaperçu pendant la saison dernière et il n'a connu le chemin des filets que lors de la dernière journée. Ghazi Ghraïri incombe le retour en force de certains joueurs aux vertus de la concurrence. «Nous disposons aujourd'hui de bonnes doublures. Les places sont devenus chères. La motivation bat son plein au sein de l'équipe. Et les joueurs savent parfaitement que s'ils ne se donnent pas à fond, ils risquent de perdre leur place. Automatiquement...»