«Les mutations rapides et profondes d'ordre politique, économique et social qu'a connues la Tunisie ont mis en exergue les limites et les risques réels du recours massif au crédit bancaire» «La bonne gouvernance, le respect strict et général des lois et des règlements, la disponibilité en temps réel des informations nécessaires, leur viabilité et leur facilité d'accès constituent les fondements de base pour un développement de la finance directe» « Malgré les tentatives et les efforts, le rôle du marché financier tunisien reste en deçà des espérances », c'est ce qu'affirme M. Tarak Chérif, président de la Conect, sur les colonnes de la brochure de la BVMT présentée à l'occasion du Salon de la Bourse et des services financiers. Les raisons de cette limite reviennent, en premier lieu, à la culture boursière qui fait souvent défaut. Ensuite, « au caractère familial des entreprises, à des problèmes de bonne gouvernance, à des dispositions légales et réglementaires qui rendent l'accès au marché financier difficile et à des pratiques et des habitudes qui favorisent le recours au crédit bancaire ». Avec une mentalité pareille « le recours aux banques et à un degré moindre aux « Sicars » est encore prédominant ». Il en résulte, selon lui, la perte de larges opportunités de prélèvements de fonds à des conditions avantageuses, pour les entreprises mais aussi pour les épargnants, et la non-exploitation des énormes possibilités de développement et de dynamisation du marché financier. «Aujourd'hui, la situation est différente. La crise financière internationale et les mutations rapides et profondes d'ordre politique, économique et social qu'a connues la Tunisie ont mis en exergue les limites et les risques réels du recours massif au crédit bancaire». Afin de reconsidérer et de développer le rôle de la Bourse, M. Chérif suggère le recours au marché financier, «qui constitue le vrai baromètre de l'économie, pour qu'elle puisse retrouver toute sa pertinence en offrant aux opérateurs économiques et financiers de larges possibilités de choix et d'actions mieux adaptées aux exigences d'une conjoncture nationale et internationale difficile et instable ». Aussi, le marché financier offre la possibilité de renoncer à un choix et de changer de décision, souligne le président de la Conect. «Le développement du marché financier reste toutefois largement tributaire de la réalisation de conditions préalables et indispensables. La bonne gouvernance, le respect strict et général des lois et des règlements, la disponibilité en temps réel des informations nécessaires, leur viabilité et leur facilité d'accès constituent les fondements de base pour un développement de la finance directe», assure-t-il par ailleurs.