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Les droits de l'Homme doivent être placés au cœur des processus de transition Pablo de Griff, rapporteur spécial de l'ONU sur la justice transitionnelle
«Peu de progrès ont été accomplis en matière de poursuites judiciaires et de réforme des institutions judiciaires et de la sécurité», souligne le rapporteur de l'ONU M. Pablo de Griff, rapporteur spécial de l'ONU sur la justice transitionnelle a souligné hier à Tunis, la nécessité de placer les droits de l'homme au cœur d'un «processus de la justice transitionnelle en Tunisie». «L'alternative la plus claire et la plus pertinente dans la justice transitionnelle est de mettre les droits de l'homme au cœur du processus de transition», a relevé l'expert onusien, lors d'une conférence de presse, organisée à Tunis, au terme d'une visite effectuée en Tunisie du 10 au 16 novembre. Il s'agit de la première visite effectuée par un expert indépendant chargé par le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies, afin d'évaluer les mesures adoptées par le Gouvernement tunisien en matière de justice transitionnelle, de recherche de la vérité, de la justice et de la réparation des préjudices. Au cours de cette conférence, M. De Greiff a déclaré que toutes les mesures de recherche de la vérité, les initiatives en faveur de la justice, la réparation et les garanties de non-répétition, visent à «réparer des violations des droits de l'Homme et à fournir une plateforme digne de confiance et légitime pour que le pays puisse avancer». Il a salué les efforts du gouvernement tunisien, notamment dans les domaines de la recherche de la vérité et des réparations, outre les «efforts importants» consentis par la Commisssion nationale d'enquête sur les exactions à partir du 17 décembre 2010 jusqu'à la fin de son mandat et aussi par la Commission Nationale d'enquête sur la corruption et la malversation. Cependant, l'expert onusien insiste que «les rapports deviennent plus accessibles au grand public» a-t-il ajouté. Pour une approche globale Evoquant la future constitution de la Tunisie, il a plaidé pour la mise en place d'institutions tel le ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, tout en déplorant que «peu de progès ont été accomplis en ce qui concerne les poursuites judiciaires et la réforme des institutions judiciaires et de la sécurité». Le rapporteur spécial des Nations unies s'est dit préoccupé par certaines difficultés auxquelles la justice transitionnelle en Tunisie est confrontée et qui touchent essentiellement la lenteur de ce processus. Il a, en outre, indiqué que ce processus a priviligié les réparations et plus précisément les compensations matérielles. «Or ce processus nécessite une approche globale qui lie les réparations à la recherche de la vérité, aux poursuites criminelles, aux réformes institutionnelles et aux autres mesures visant à garantir la non-répétition» a-t-il relevé. Il a enfin souligné que la réalisation des objectifs onusiens exige des compétences réelles et nécessite une étroite collaboration des ministères des Finances, de la Justice, de l'Intérieur, des Droits de l'Homme, de la Santé, de l'Education et bien d'autres institutions. M. De Greiff a fait remarquer que sa visite en Tunisie a été l'occasion de rencontrer des membres du gouvernement, des représentants des pouvoirs législatif et judiciaire, des fonctionnaires de la police, un large éventail de représentations de la société civile et des victimes des violations des droits de l'Homme. Il est à noter que les conclusions de cette visite feront l'objet d'un rapport qui sera présenté au Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies en septembre 2013.