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Les préalables de la relance
Perspectives à court terme de l'économie tunisienne
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 11 - 2012

Avec un appui budgétaire extérieur estimé à environ 3,2 milliards de dollars, les réserves augmenteraient légèrement à 8,2 milliards de dollars à fin 2012, soit 4,1 mois d'importations
L'inflation pourrait grimper à 5%, conséquence des facteurs défavorables constatés depuis la fin 2011 et des ajustements escomptés des prix des produits pétroliers.
Plusieurs défis doivent être relevés par la Tunisie à court terme pour qu'elle puisse assurer la relance escomptée en matière d'investissement, d'emploi et de création de richesses. Or, les ressources naturelles et financières sont limitées, même si le gouvernement a mené des efforts en vue de mobiliser des fonds à travers la signature d'accord de crédit avec des conditions avantageuses. Or, les handicaps se sont accumulés au cours des derniers mois, à commencer par la dégradation du climat des affaires, la perturbation du climat social et le manque de visibilité. Cela risque de décourager les investisseurs de créer leurs projets, notamment dans les régions de l'intérieur du pays. Du chemin reste donc à parcourir pour atteindre les objectifs fixés au cours de la prochaine étape.
Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) a d'ailleurs expliqué de façon assez détaillée les perspectives à court terme pour une reprise graduelle des activités économiques malgré les risques baissiers considérables à prendre en compte. Ainsi, les perspectives de croissance de la Tunisie pour 2012 seront en partie tributaires de l'évolution de la conjoncture en Europe qui est notre premier partenaire. En effet, si la récession de la demande se poursuit, les entreprises auraient des difficultés à écouler leurs produits même si un travail est effectué depuis quelque temps en vue de diversifier les marchés en optant notamment pour les pays africains, arabes, asiatiques et américains.
Perturbations sociales
Cependant, certaines difficultés sont dressées vu la distance qui nécessite un transport performant. Les pays européens sont aussi émetteurs des touristes qui visitent régulièrement notre pays en programmant leur voyage bien à l'avance. On a constaté au cours des derniers mois que certains touristes préfèrent retarder leur voyage —voire l'annuler— ou se contenter de visiter des pays européens pour des raisons de sécurité. L'Europe, c'est aussi une source d'investissements directs. Si la dégradation du climat des affaires n'est pas traitée, le risque de voir les investissements fléchir serait catastrophique.
La croissance dépend aussi, selon le bailleur de fonds mondial, de «la situation intérieure au plan économique et social et de l'action des autorités». Les perturbations sociales suscitées par les grèves organisées ou non par les syndicats ne doivent pas se poursuivre pour permettre aux chefs d'entreprise locaux ou étrangers de continuer leurs activités et surtout d'investir et d'inciter d'autres promoteurs à venir créer des projets pour faire employer les chômeurs, notamment ceux titulaires des diplômes supérieurs.
Déjà, la conjoncture se caractérise par une récession en Europe et un attentisme des investisseurs, ce qui risque de peser sur les perspectives à court terme. Les experts du FMI ne sont pas si pessimistes puisqu'ils pensent que «la croissance du PIB réel pourrait atteindre 2,7% en 2012, grâce au redressement graduel du tourisme et des entrées d'investissements directs étrangers, comme observé au premier trimestre de cette année, et à une solide relance budgétaire axée sur l'investissement public». Il faut prendre en compte, cependant, qu'entre la déclaration de l'investissement et sa concrétisation réelle sur le terrain, un fossé large est dressé. Autrement dit, toutes les déclarations ne sont pas totalement réalisées car certains investisseurs étrangers se désistent et rebroussent chemin si toutes les conditions ne sont pas réunies pour investir.
D'où la nécessité de préserver les avantages préférentiels au niveau de l'administration, de l'application des textes de loi et de la sécurité.
Repli du crédit à l'économie
Le FMI confirme que «le chômage resterait élevé et la création d'emplois ne pourrait absorber que partiellement les nouveaux venus sur le marché du travail». Il semble que la croissance démographique et l'accès relativement facile aux structures d'enseignement supérieur en plus de l'octroi des diplômes aux lauréats participeraient à la mise sur le marché du travail, chaque année, des milliers de chômeurs diplômés en diverses spécialités techniques, scientifiques, littéraires... Des solutions radicales devraient être trouvées pour faire employer les masses de jeunes diplômés qui sortent chaque année des universités et des centres de formation professionnelle.
Les experts de la banque tablent sur «une inflation qui grimperait à 5%, conséquence des facteurs à l'œuvre depuis la fin 2011 et des ajustements escomptés des prix des produits pétroliers. Le crédit à l'économie se replierait dans un contexte où les banques s'efforcent de conforter leurs liquidités». Compte tenu de ses ressources énergétiques limitées, la Tunisie est toujours obligée de recourir au marché extérieur pour importer les quantités énergétiques nécessaires pour approvisionner le marché. Or, les cours des hydrocarbures ne cessent de connaître des fluctuations avec des révisions à la hausse de temps à autre.
Par ailleurs, «la situation extérieure resterait faible avec un déficit courant à 7% du PIB en 2012. Avec un appui budgétaire extérieur estimé à environ 3,2 milliards de dollars, les réserves augmenteraient légèrement à 8,2 milliards de dollars à fin 2012, soit 4,1 mois d'importations», précisent les experts mobilisés par la banque pour étudier le cas de la Tunisie. L'essentiel ne se limite pas à mobiliser les ressources financières mais de consacrer la transparence et la bonne gestion des deniers publics en assurant une répartition équitable des investissements à travers toutes les régions en favorisant celles qui ont été privées depuis des années des projets de développement.
Un grand projet de société mobilisateur
En tout cas, le gouvernement s'est engagé à prendre les dispositions nécessaires pour atteindre des objectifs ambitieux en s'occupant davantage des régions intérieures qui ont bénéficié de 80% des investissements alloués au développement dans un souci d'équilibre régional.
Les autorités devraient rester prudentes car «les risques liés aux perspectives à court terme sont considérables et de nature baissière. Une récession plus grave que prévu en Europe porterait atteinte aux perspectives de croissance à long terme en réduisant davantage les exportations et en compromettant le rebond du tourisme et des entrées d'IDE», préviennent les spécialistes du FMI. Un effort national devrait être engagé autour d'un grand projet de société mobilisateur qui exigerait un pacte social auquel prendraient part tous les partenaires sociaux. Augmenter la productivité, réduire les importations, maîtriser le coût de production, encourager les initiatives privées pour la création de petites et moyennes entreprises pourraient constituer une ébauche de solution et un début de relance.
Il faut commencer au plus vite par assainir le climat social car «une intensification des tensions sociales au plan intérieur dans un contexte d'incertitude politique et d'évolution institutionnelle pourrait avoir un effet dissuasif sur l'investissement extérieur et intérieur». Une responsabilité commune doit être partagée par toutes les forces vives du pays qui sont appelées à favoriser la paix sociale et le développement durable dans toutes les régions pour bénéficier à terme de la plus-value et des richesses créées. D'autant plus que la situation financière n'est pas reluisante. En effet, «les contraintes de capacité et les retards des financements identifiés pourraient freiner la relance budgétaire envisagée pour promouvoir la croissance».
Aussi, les notations accordées par les agences internationales sur l'économie tunisienne doivent être prises au sérieux par les autorités tunisiennes afin de corriger les irrégularités et promouvoir une stratégie d'encouragement des investissements claire et incitative. C'est que «l'humeur des investisseurs pourrait subir les effets des dégradations des notes souveraines de la Tunisie, telles que celles annoncées par Standard & Poor's en mai 2012». Maîtriser l'inflation est l'un des objectifs primordiaux à atteindre au cours de la période à venir. «Les tensions inflationnistes pourraient s'intensifier en cas de fortes augmentations salariales dans le secteur public, de nette dépréciation du taux de change ou d'augmentation des injections monétaires», mettent en garde les experts. L'injection monétaire pourrait augmenter les liquidités des banques sans pour autant créer de richesse réelle. Cela donnerait lieu à une dépréciation de la valeur de la monnaie et à une augmentation des prix de vente au public des différentes marchandises. D'où la nécessité d'étudier minutieusement toute injection monétaire en termes de volume et de temps.
La Tunisie pourrait avoir des gains substantiels dans le domaine des exportations et du placement de la main-d'œuvre en collaborant avec les pays voisins. «Une stabilisation rapide de la situation en Libye pourrait relancer le commerce bilatéral et doper la confiance des investisseurs». D'ailleurs, les hauts responsables libyens qui ont visité récemment notre pays ont manifesté leur intérêt de raffermir les liens de coopération et de donner la priorité aux Tunisiens dans le recrutement. Cependant, un scénario pessimiste est établi par les experts qui admettent que si «la récession s'aggravait de 1,2 % en Europe et que la relance budgétaire se révélait moins importante en raison d'une sous-exécution des investissements publics, la reprise serait plus faible et le taux de croissance réel serait d'environ 1% en 2012». Pour faire face à tous les scénarios, la base de l'économie nationale doit être solide et suffisamment approvisionnée en fonds propres pour ne pas dépendre d'un groupement ou d'une entité économique. L'économie tunisienne doit pouvoir survivre pendant une période assez longue, même si la conjoncture internationale est à son plus bas niveau.


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