Le budget de 2013 est estimé à 26,342 milliards de dinars, contre 25,4 MD en 2012. Une hausse significative, mais, insuffisante pour relever les défis de l'emploi et du développement régional, en l'absence d'une vraie décentralisation et d'un solide partenariat public-privé. C'est la principale conclusion tirée de la journée d'étude tenue, hier, à Tunis, sur le budget de 2013 et les horizons du développement régional, par le Centre de réflexion stratégique pour le développement du Nord-Ouest. M. Kamel Ayadi, président fondateur du Centre en question, a fait remarquer, à l'ouverture des travaux de cette journée d'étude, que sur les 142 projets prévus pour le gouvernorat de Béja en 2012, uniquement 4 projets ont été achevés. La même situation est applicable entre autres au gouvernorat de Siliana où sur les 158 projets prévus, 34 n'ont toujours pas démarré, sachant que le reste des projets sont soit en cours d'étude, soit bloqués en phase de démarrage. Le gouvernorat du Kef connaît aussi le même sort, vu que sur les 208 projets programmés en 2012, 178 sont encore en mal de concrétisation. Un taux de réalisation si faible qu'il interpelle et intrigue par rapport à l'avenir du développement régional, là où des milliers de Tunisiens désespèrent et des régions entières s'embrasent. Cet étonnement formulé par M. Ayadi et bon nombre de l'assistance, a également été adopté par M. Chedhli Ayari, gouverneur de la Banque centrale, qui participait aux travaux de cette journée d'étude en tant que membre du Centre de réflexion stratégique pour le développement du Nord-Ouest, en affirmant qu'une vraie croissance économique est tributaire, outre la disponibilité des moyens de financement, d'une vraie décentralisation. Dans cet ordre d'idée, il a proposé la création de fonds régionaux qui soient capables de booster l'ascenseur économique des régions, sans jamais attendre l'intervention du pouvoir central. Il a, ainsi, appelé à redonner confiance aux investisseurs du secteur privé en œuvrant à maintenir la stabilité politique et la paix sociale. M. Ayari qui a fait observer que le montant prévu pour le développement régional et la création d'opportunités d'emploi en 2013 s'élève à 8,5 milliards de dinars a, ensuite, formulé son inquiétude quant à la capacité du pays à créer 90 mille postes d'emploi, sans compter les 100 milles demandes d'emplois additionnelles émises annuellement par les nouveaux diplômés. Et ce, compte tenu de la difficile conjoncture économique, politique et sociale que connaît la Tunisie. De ce point de vue, le même intervenant a fait observer qu'avec un taux d'épargne nationale de 16% (en Chine le taux est de 40%) et 600 mille fonctionnaires dans le secteur public sur 11 millions d'habitants (un des taux les plus élevés dans le monde), l'on peinera à atteindre le niveau escompté en matière de développement économique et de création d'emplois, sans l'apport du secteur privé. S'attardant davantage sur la question du développement régional, certains parmi l'assistance ont appelé à dégager les grands projets d' intérêt national, des projets économiques décidés pour chaque région et à établir, avant l'entame de tout projet, une étude d'impact afin de déterminer les externalités positives et négatives de chaque projet sur la région.