Le nombre des passagers pour toute l'année 2012 serait de 3,8 millions, soit le record de 2008 Bientôt, engagement de tout un plan de redressement Depuis quelque temps, la compagnie de transport aérien Tunisair fait l'objet d'une campagne de dénigrement assez scandaleuse. Une campagne qui parle d'une entreprise en difficulté et en crise, de mauvaise gestion, d'un avenir incertain... et bien d'autres choses. Une telle campagne semble, selon certaines personnes, exagérée et même erronée car sans aucun fondement. M. Chiheb Ben Ahmed, directeur général adjoint de Tunisair, estime à ce propos que cette campagne «gratuite» et volontaire cherche surtout «à déstabiliser l'entreprise, à entraver sa bonne marche et à la ruiner même». Bien plus, «ces attaques contre Tunisair reflètent clairement la mauvaise foi de quelques personnes soutenues par des parties extérieures et qui usent de tous les moyens pour nuire à la compagnie». Pour le directeur général adjoint, «cette fausseté est d'autant plus évidente qu'elle intervient au moment même où la compagnie a repris le cap et commence à connaître une nette embellie». D'ailleurs, selon les dernières statistiques, le nombre des passagers de Tunisair a enregistré jusqu'au 15 novembre 2012 et par rapport à 2010, une croissance de 3,3%. C'est bien là une performance en soi. Mieux encore, selon les prévisions, le nombre des passagers pour toute l'année 2012 serait de 3,8 millions, soit le record de 2008. Et la compagnie ne compte pas s'arrêter à un tel niveau, puisque pour l'année 2013, on parle déjà d'un nouveau record avec plus de 4 millions de passagers. Ce qui atteste aussi de la bonne santé de l'entreprise, c'est la reprise à 100% de sa filiale Aisa. Difficile donc, impossible même, de parler d'une entreprise en difficulté ou en crise. Certes, la masse salariale a été nettement alourdie après la révolution tunisienne, avec notamment la réintégration du personnel des filiales et la titularisation d'environ 2.000 agents contractuels, ce qui s' est traduit par un surcoût hautement important d'environ 40 MD, mais la situation n'est aucunement alarmante et reste totalement gérable, notamment avec le plan de redressement prévu. Chiheb Ben Ahmed, précise d'un autre côté, que «les acteurs de cette campagne ont autrefois mis Tunisair dans des situations délicates. Il suffit de rappeler que ces mêmes personnes ont lancé autrefois et à titre d'exemple, un programme de filialisation sans planification et qui s'est avéré totalement inefficace et qui a marginalisé quelque peu la société, alors qu'il était supposé améliorer nettement la rentabilité de la compagnie». Heureusement, se félicite le responsable, «les responsables de l'entreprise sont conscients des enjeux de cette campagne et sont déterminés à faire face à ses acteurs». Egalement, «les syndicats de l'Ugtt, tout comme le ministère de tutelle, en sont aussi conscients et ne cessent de réaffirmer leur engagement et leur volonté à soutenir la compagnie». Une meilleure ouverture sur l'extérieur Il est clair qu'au niveau de la direction de Tunisair, «tout a été prévu pour garantir la rentabilité et la compétitivité de l'entreprise, et il n' y a pas donc de quoi s'inquiéter». Le plan de redressement engagé témoigne clairement de cette volonté d'aller toujours de l'avant pour le bien de la société. Ce plan comprend plusieurs composantes: le volet social, le commercial, le renouvellement de la flotte et l'amélioration de la qualité des services à travers une meilleure orientation vers le client. Ce plan d'action, déjà élaboré, a été soumis aux syndicats pour étude, il sera présenté au conseil d'administration le 16 décembre avant d'être soumis au ministère et au gouvernement. On précise dans ce même contexte que «ce plan ne manquerait pas de conférer une dimension beaucoup plus importante à la capacité concurrentielle de la compagnie, qui connaît d'ailleurs une tendance à la hausse». En parallèle, la compagnie ambitionne, à travers ce plan, de s'ouvrir davantage sur l'extérieur, et notamment sur l'Afrique et le Moyen-Orient. On parle déjà d'une moyenne d'ouverture de 4 à 5 destinations par an sur le continent africain. Elle ambitionne, également , de développer d'une manière significative le trafic de la 6e liberté, et d'élargir le niveau de transfert de son savoir-faire vers ce continent, à la faveur d'une nouvelle filiale de services. Mieux encore, les premiers responsables à la direction générale de Tunisair entendent aller encore plus loin pour concrétiser dans un avenir proche (2018) des alliances stratégiques . Autres priorités de la compagnie, le développement des activités annexes pour créer ainsi des centres de profit, l'amélioration des recettes moyennes et donc de la rentabilité de l'entreprise (même si elles enregistrent actuellement une amélioration encourageante), la dynamisation du système d'information qui ne reflète pas encore le potentiel réel de Tunisair, et le renforcement des outils d'aide à la décision. Autant d'orientations que le responsable qualifie de hautement importantes. Fiabilité technique Mais l'on reconnaît que ce qui fait réellement la force de Tunisair, «c'est certainement cette fiabilité technique et son bon niveau de sécurité». On apprend d'ailleurs que la compagnie, en raison du manque de stabilité au niveau national, est soumise régulièrement au contrôle technique français, Safety Assessment of Foreign Aircarft (Safa) et à chaque fois, le résultat est encourageant. Le directeur général-adjoint précise à ce propos que « pour le classement Safa, plus on s'approche du premier rang plus la compagnie est considérée à risque. Or, actuellement Tunisair est classée 154e, alors qu'elle était au 70e rang il y a juste un mois», ce qui témoigne d'un pari bien réussi et d'une performance record pour la direction générale . Ce qui atteste, encore plus, de la bonne santé de l'entreprise. M. Chiheb Ben Ahmed se félicite d'ailleurs du fait que «Tunisair est la seule compagnie non polluante. En 2011, elle a été sélectionnée la quatrième compagnie en Afrique en matière de sécurité des vols». On apprend dans le même contexte que la société a procédé au renouvellement de la part 145 (certificat délivré par l'Union européenne et qui concerne la maintenance des avions). Et le résultat est totalement satisfaisant avec zéro écart, ce qui lui permet d'opérer davantage en Europe. La compagnie a été également certifiée Iosa ((Iata Operational Safety Audit), la norme référence en matière de sécurité*. Sans parler de la certification Isago(*). En somme, le directeur général adjoint de la compagnie aérienne s'estime totalement «optimiste même si la conjoncture est totalement défavorable». Il relève dans ce même contexte que «le transport aérien international passe actuellement par une zone de turbulences, ce qui justifie un niveau de concurrence hautement élevé». C'est d'ailleurs pour cette même raison que la compagnie s'est accordé une période de préparation avant de s'engager dans l'Open sky. La compagnie a proposé un processus de modernisation et de mise à niveau hautement fiable pour pouvoir relever un tel défi, faute de quoi, les résultats seraient certainement catastrophiques. Dans ce même ordre d'idées, l'on apprend que l'accord avec Qatar Airways bénéficierait du même traitement. Comprendre, qu'avant la signature finale et l'approbation de Tunisair, il est nécessaire d'être bien outillé pour faire face à la concurrence qu'imposerait le nouveau contexte. ———————————— *Le système d'évaluation Iosa couvre essentiellement huit aspects les plus importants liés à la sûreté des opérations aériennes: Organisation corporative et systèmes de gestion; Opérations de vol; Contrôle opérationnel – régulation des vols; Ingénierie et entretien des aéronefs (procédures de sécurité et de maintenance); Opérations en cabine (maintenance des compétences équipages); Services au sol; Activités de fret; Sûreté opérationnelle (contrôle des normes de sécurité à l'intérieur de la compagnie aérienne). *La certification Isago vous garantit la conformité avec le standard de sécurité «Sol» le plus important et une reconnaissance unique par l'ensemble des opérateurs souscrivant à la démarche Isago