C'est en ces termes que Buscher explique les raisons qui ont permis à ses poulains de gagner sans être vraiment bons En football, c'est fou ce qu'une victoire peut changer dans la vie d'un club. Que dire alors de deux d'affilée. Il y a deux semaines, le doute commençait à s'installer à la Marsa. Les «Vert et Jaune» étaient sur deux défaites et un match nul. Pourtant, l'équipe a bien carburé durant ces trois rencontres, mais le résultat n'a pas suivi. A la veille du déplacement à Zarzis, l'ambiance était très tendue. L'écrémage au sein de l'effectif commençait à s'opérer, puisque deux joueurs (Marzouki et Hammami) ont vu leurs contrats résiliés au courant de la semaine. Autant de facteurs qui ont poussé le reste du groupe à bouger et aller battre l'ESZ. Mais pour les camarades de Zied Jebali, ils n'avaient accompli que la moitié de leur mission, puisqu'ils étaient appelés à battre un deuxième adversaire direct dans la lutte pour le maintien, en l'occurrence l'OB. «Un miracle» Face à l'OB, les banlieusards ont juste fait l'essentiel : deux occasions nettes durant le premier quart d'heure de jeu dont la deuxième a été ponctuée par un but. Un deuxième quart de jeu où ils ont tenté de garder leur acquis. Ils se sont par la suite contentés de gérer sans plus. Bref, la prestation des Marsois a été si moyenne que leur entraîneur s'étonne que son équipe ait gagné, alors que la manière n'y était pas : «Pouvez-vous m'aider à comprendre?», nous interroge-t-il, à la sortie des vestiaires, avant de poursuivre : «Cette victoire relève du miracle. Le football est un peu bizarre. Nous avons fait un superbe match à Bizerte et avions perdu sur le score de 1-2. Nous étions auteurs d'une bonne prestation contre la JSK et nous nous contentons d'un match nul. Face au CA, nous avons développé également un très bon fond de jeu, et à l'arrivée, nous avons perdu notre match. Et voilà que nous faisons un match tout juste correct à Zarzis et moyen contre l'OB et obtenons tout juste six points», s'exclame l'entraîneur marsois. Décompresser Le technicien français retrouve tout de même ses esprits et, surtout, une réponse rationnelle : «Sur le plan mental, mes joueurs ont été irréprochables durant les deux dernières sorties. Je crois que nous cueillions les fruits du travail accompli la saison dernière durant laquelle nous avons appris à gagner les matches qu'il fallait. Nous devions battre deux adversaires directs, l'ESZ et l'OB, ce qui a été fait. Puis, j'ai menacé de partir s'ils ne gagnent pas. Je crois qu'ils m'ont prouvé qu'ils tiennent à moi. Cela me touche énormément», déclare avec émotion l'entraîneur des «Vert et Jaune». Grâce aux dernières victoires, Les Marsois sont désormais dans un fauteuil confortable. Ils sont troisièmes au classement avec 10 points au compteur. Ils aborderont donc la dernière journée de la phase aller sans que la pression leur pèse sur les épaules : «Samedi prochain, nous clôturons la phase aller face à l'Espérance. Si nous gagnons, ce sera la cerise sur le gâteau. Un gros morceau que nous aurons le plaisir d'affronter sans que les jambes ne soient paralysées. Maintenant que le maintien est assuré à 70%, nous pouvons travailler à notre aise et améliorer notre qualité de jeu. Nous avons déjà deux qualités indéniables : la solidité mentale et la maturité tactique qui nous ont permis de réagir au moment opportun lorsque le doute commençait à s'installer. Mais ce n'est pas suffisant à mes yeux. Je veux retrouver la beauté du jeu qui a été notre marque de fabrique la saison dernière», conclut l'entraîneur marsois. Cela dit, Gérard Buscher et l'ASM vivent une deuxième lune de miel. Et ce n'est pas pour déplaire aux fans du club.