Accord de crédit signé entre le gouvernement tunisien et le gouvernement turc d'une valeur de 200 millions de dollars US, soit l'équivalent de 320 millions de dinars tunisiens, remboursable sur six ans, avec une période de grâce de deux ans et demi La Tunisie a besoin de crédits pour pouvoir financer l'économie nationale et réaliser les projets programmés dans plusieurs domaines dont celui de l'infrastructure. Durant les dernières années, les sources de crédit étaient monopolisées par les bailleurs de fonds connus —qui soutiennent encore l'économie tunisienne— comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les banques européennes. Progressivement, la Tunisie a essayé de diversifier ses sources de crédit en optant pour le marché asiatique et contracter des crédits du Japon à travers notamment l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) et également de la Chine. Une telle diversification vise essentiellement à choisir les bailleurs de fonds qui offrent les meilleurs avantages sur le marché financier international. Ainsi, plusieurs pays arabes comme le Qatar et l'Arabie Saoudite ont accordé des crédits à la Tunisie en signe de soutien à ses projets et ses programmes. Même la Turquie entre en ligne dans l'octroi des crédits à notre pays, ce qui constitue un renforcement de cette diversification des sources de financement. En effet, le 8 novembre 2012, un accord de crédit a été conclu entre le grouvernement tunisien et le gouvernement turc. Ce crédit est destiné à renforcer le budget en vue de refinancer des projets dans le domaine de l'infrastructure à condition qu'ils soient publics et prioritaires comme les secteurs de la santé, de l'enseignement, des eaux, de l'énergie et de l'habitat social. Marge de manœuvre sur le marché financier Le développement régional repose, en grande mesure, sur ces secteurs qui doivent être consolidés en vue de désenclaver certaines régions d'accès difficile et permettre d'améliorer le niveau des activités socio-économiques. Les routes constituent également un élément important pour relier les régions intérieures aux régions du littoral, ce qui permettra d'assurer une meilleure communication et une rapidité de transport des produits agricoles ou autres des lieux de production aux lieux de consommation et aux ports. L'accord de crédit signé avec la partie turque est d'une valeur de 200 millions de dollars US, soit l'équivalent de 320 millions de dinars tunisiens. Ce crédit, remboursable sur six ans, assortie d'une période de grâce de deux ans et demi, sera débloqué en deux tranches d'une valeur de 100 millions de dollars US chacune. Le taux d'intérêt fixe est de l'ordre de 1.5% par an, ce qui constitue déjà un avantage. Cependant, même si la diversification des sources de financement est appréciée à sa juste valeur, le volume des crédits annuels contractés par l'Etat ne doit en aucun cas dépasser un certain seuil pour pouvoir préserver les équilibres financiers et ne pas léguer aux générations futures des montants de remboursement contraignants. La marge de manœuvre sur le marché financier international devrait être toujours large pour pouvoir mobiliser, de façon aisée, les financements nécessaires en cas de besoin. Les avantages offerts par les bailleurs de fonds —comme la période de remboursement, le délai de grâce et le taux d'intérêt— constituent toujours des critères de base pour contracter un crédit qui est parfois assorti d'un don.