La valeur de la compensation des produits alimentaires de base, au cours de cette année, est de l'ordre de 1.350 MD contre 1.242 MD, inscrits dans la loi de finances complémentaire de l'année dernière. Les produits céréaliers occupent la première place en termes de valeur de compensation alimentaire avec 1.017 MD Le système de compensation des produits de base a toujours bénéficié aux Tunisiens quelle que soit leur catégorie sociale. En effet, le but est de fournir un produit abordable aux personnes à revenu limité ou modeste, même si au cours de ces derniers mois, les prix de certains produits ont connu une envolée sans précédent. Sans compensation, les prix auraient connu une augmentation vertigineuse. Le prix de vente déterminé par le producteur tient compte essentiellement du coût de production — qui comporte les prix des matières premières et des intrants, du processus de production, des salaires — en plus de la marge bénéficiaire à dégager pour permettre à l'entreprise de continuer ses activités. Or, tout ce coût correspond à un prix de vente fort élevé qui n'arrange pas le consommateur. C'est alors que l'Etat intervient à travers la Caisse générale de compensation pour prendre en charge une partie du coût et préserver ainsi les intérêts du consommateur et du producteur. Certains produits — considérés de luxe — ne sont pas évidemment couverts par la compensation, ce qui rend leur prix élevé. C'est aux consommateurs de choisir de le acheter ou des les bouder. A titre d'exemple, en 2013, la valeur de la compensation des produits de base était de l'ordre de 1 350 MD contre 1 242 MD inscrits dans la loi de finances complémentaire de l'année dernière. Le volume de compensation été a réparti sur plusieurs produits, comme les céréales avec 1.017 MD. Problèmes conjoncturels et structurels La Tunisie demeure importatrice des céréales — notamment le blé tendre — pour la fabrication du pain et des pâtes dont le prix doit rester à un niveau raisonnable tenant compte du pouvoir d'achat des couches les plus défavorisées. Les records enregistrés par les campagnes céréalières n'ont pas empêché notre pays de recourir à l'importation qui fait l'objet de vérification de la qualité avant et après la livraison. Quant aux huiles végétales, le volume de la compensation est de l'ordre de 278 MD. Ce produit vendu en bouteille en verre (dont le prix est réduit) est désormais concurrencé par plusieurs marques d'huile de maïs et de tournesol, vendu à 3 d,000 le litre dans des bouteilles en plastique. D'ailleurs, les bouteilles en verre commencent à disparaître de plusieurs épiceries pour être remplacées par ces nouveaux venus. Le lait, un produit considéré également de base, a pourtant connu au cours des derniers mois une pénurie assez prolongée. Les autorités publiques ont été obligés pour combler le déficit d'importer des quantités de la Slovanie qui se sont avérées, elles aussi, insuffisantes dans la mesure où les étals des magasins sont vides à partir de midi. La situation commence à s'améliorer progressivement. A l'origine de cette pénurie, des problèmes conjoncturels et structurels — dont le manque de pluviométrie, la cherté des fourrages, le coût de production... — qui ont mis les activités des éleveurs et des industriels à rude épreuve. L'Etat compense, par ailleurs, divers autres produits pour une valeur de 25 MD. La contribution des consommateurs pour la baisse des prix est capitale. Il s'agit, en premier lieu, de s'abstenir d'acheter des produits dont les prix sont élevés, comme les viandes rouges dont le kilogramme a atteint les 20 dinars. La campagne organisée récemment par l'Organisation de défense des consommateurs pour rationaliser les prix n'a pas connu, malheureusement, l'adhésion massive des citoyens, dont certains se sont rabattus sur les viandes blanches vendues, elles aussi, à prix élevé. En deuxième lieu, les consommateurs peuvent dénoncer tout commerçant qui augmente illicitement les prix ou ne les affiche pas en recourant aux services du ministère du Commerce et de l'Artisanat qui a mobilisé des agents de contrôle économique pour rappeler à l'ordre les contrevenants.