Pour la troisième journée consécutive, les manifestations n'ont pas cessé à Ben Guerdane. Les confrontations entre les forces de sécurité, d'une part, et les jeunes qui revendiquent non seulement l'ouverture du poste frontalier de Ras Jédir, mais également le droit de Ben Guerdane aux projets de développement et les postes d'emploi, de l'autre, se poursuivent. Lassaâd Jery, jeune manifestant, déclare: «L'ouverture de Ras Jédir est une solution provisoire. Nous voulons plutôt des projets à Ben Guerdane. Tout est lié à la zone industrielle». Pour leur part, les autorités régionales pointent du doigt quelques partis politiques, sans les nommer, et les accusent d'être derrière ce soulèvement populaire constitué par des jeunes. Hier, la tension n'était toujours pas retombée. La vie n'a pas entièrement repris son cours normal. L'activité quotidienne est encore perturbée. Plusieurs boutiques sont toujours fermées. Des gaz lacrymogènes et des jets de pierres fusent parfois de certains endroits. Treize agents de sécurité sont enregistrés parmi les blessés et certains manifestants sont en garde à vue, d'après le délégué de la ville. Une marche pacifique organisée par le parti Ennahdha a sillonné les artères de la ville dans l'intention d'apaiser la tension et de mettre de l'ordre au sein de la foule. Les échos parvenus de la Libye, à l'issue de l'entretien qui a eu lieu, lundi, entre M.Jebali et son homologue libyen, faisaient état des instructions et des directives qui seront données incessamment aux autorités compétentes des deux pays pour parer à toute dérive sécuritaire qui risque d'entraver la libre circulation des marchandises, dans les deux sens, ainsi que les réunions tenues par les syndicats à Ben Guerdane n'ont pas changé grand-chose à la situation qui pourrait dégénérer à tout instant. A Ras Jédir, la situation est stable. Les petites voitures circulent librement dans les deux sens, mais les camions sont toujours immobilisés de part et d'autre de la frontière.