Il y a de quoi faire grincer des dents lorsqu'on voit nos attaquants galérer dans les derniers mètres. Les défenseurs ne font pas mieux... L'équipe de Tunisie a disputé avant-hier son troisième match amical face au Gabon, l'avant-dernier avant de prendre la route pour l'Afrique du Sud. Un test révélateur des défaillances qui persistent encore, notamment sur le plan offensif. Pourtant, ce ne sont pas les attaquants et les milieux offensifs qui manquent dans la liste des 23 retenus pour disputer la phase finale du tournoi africain. En deuxième période, il est même arrivé que l'équipe de Tunisie évolue avec deux attaquants de pointe (Khélifa et Jemaâ) et deux autres offensifs (Khazri et Msakni). A l'arrivée: décevant à plus d'un titre. Alors qu'on s'attendait à ce que notre onze national reprenne du poil de la bête et faire tout pour prendre de nouveau l'avantage au score, Jemaâ et ses compagnons de l'attaque ont multiplié les passes courtes avec le ballon qui a souvent fini sa course en dehors de la cage gabonaise. Jemaâ et Msakni hors coup A voir les changements opérés par le sélectionneur national, on ne peut réellement lui en vouloir. Sami Trabelsi a utilisé toutes ses cartes. Il a joué l'offensive tout en préservant l'équilibre au niveau de la couverture et de la relance. Certes, le jeu était varié et ouvert et les passes étaient courtes, mais au final, il n' y a eu ni passes décisives ni dernière touche. C'est que deux joueurs cadres, Issam Jemaâ et Youssef Msakni, dont le niveau a régressé ces derniers temps, ont quand même les faveurs de Sami Trabelsi. Si Jemaâ était brouillon et a passé son temps à chercher désespérément ses repères, Msakni n'a livré qu'une seule passe décisive qui a amené le but de Saber Khélifa. Et il en est resté là. Le reste ne lui ressemblait guère. En football, les chiffres sont révélateurs du degré de préparation et surtout d'aptitude d'une équipe à pouvoir faire ou non du chemin dans un tournoi. Face au Gabon, notre attaque a carburé convenablement pendant le premier quart d'heure du jeu. Après le but de Khélifa marqué à la 15', on n'a pas eu grand-chose à mettre sous la dent. Que des balles perdues et des actions non achevées. Un jeu brouillon qui n'a pas permis au nouveau venu, Wahbi Khazri, de bien s'exprimer sur le terrain. Evoluant comme milieu offensif ou attaquant, le sociétaire de Bastia a essayé de suivre le mouvement. Il a été auteur de quelques belles passes décisives, sans plus. Et franchement, ce n'est pas de sa faute si Jemaâ, Msakni ou encore les milieux défensifs, à l'image de Mouelhi et Traoui ne l'ont pas vraiment aidé à s'intégrer. Erreurs de débutants Le cafouillage au sein de la défense tunisienne et qui a été à l'origine du but gabonais nous amène à poser la question suivante : notre équipe nationale est-elle réellement prête pour la CAN? Plus encore: peut-on se permettre de ne pas respecter les règles les plus élémentaires quand on est international? On aimerait être optimiste à une semaine du coup d'envoi du tournoi continental, mais quand on voit Abdennour, Hichri et Ben Chérifia se marcher sur les jambes et avec des axiaux qui tournent le dos aux attaquants, il y a de quoi se poser des questions. Après le coup de sifflet final de Tunisie-Gabon, les joueurs ont reconnu que leur niveau de jeu n'est pas à la hauteur d'une sélection qui se prépare à disputer une Coupe d'Afrique de nations. Il est bon de rappeler à nos joueurs qu'une place en équipe nationale, ça se mérite. Nous croisons tout de même les doigts pour que notre sélection nous livre demain après-midi une prestation rassurante face à son dernier sparring-partner, le Ghana.