L'attentat de l'Algérien Yasmina Khadra, adapté au cinéma et sorti aux USA en décembre 2012, Les Hirondelles de Kaboul, porté à l'écran en film d'animation, Ce que doit la nuit réalisé par le Français Alexandre Arcady et L'Equation africaine, son dernier roman, paru en 2011 chez Julliard, autant d'écrits, salués par la critique internationale, qui ont largement contribué à la renommée de cet auteur majeur. Et ce n'est que justice qu'il ait dernièrement obtenu le trophée du film étranger à Hollywood pour l'ensemble de son œuvre, notamment L'attentat. La trilogie Les Hirondelles de Kaboul, L'attentat et les Sirènes de Bagdad, consacrée au conflit entre Orient et Occident et, par-delà les mots, islam et chrétienté, a définitivement établi sa réputation en tant qu'écrivain à grand succès traduit en plus de 40 langues à travers le monde. Son palmarès est éloquent et plaide en sa faveur. Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moussehoul, est né dans le Sud algérien en 1955. La plupart de ses romans dont A quoi rêvent les loups, l'Ecrivain, L'Imposture des mots et Cousine K. ont fait dire au Prix Nobel J.M. Coetzee qu'il voit en lui un écrivain prolifique et un romancier de premier ordre. La nébuleuse islamiste Dans un restaurant de Tel-Aviv, en Israël, une jeune femme se fait exploser au beau milieu des clients. A l'hôpital où sont transportés les blessés, le docteur Amine, un Arabe israélien de 1948, opère les survivants de l'attentat. Dans la nuit qui suit le carnage, on le rappelle d'urgence pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol semble se dérober sous ses pieds : il s'agit de Sihem, sa propre femme. Comment peut-on admettre l'impossible, comprendre l'inimaginable, découvrir qu'on a partagé l'intimité d'une personne dont on ignore l'essentiel ? Pour le savoir, il faut entrer dans le vif du sujet, à savoir dans le combat désespéré du peuple martyr de Palestine. L'attentat a reçu le Prix des Libraires, le Prix Tropiques, le Grand Prix des lectrices Côté Femmes, le Prix littéraire des lycéens et apprentis de Bourgogne, ainsi que le Prix des lecteurs du Télégramme. Yasmina Khadra s'est juré de combattre dans ses œuvres l'obscurantisme religieux des islamistes. Déjà, dans A quoi rêvent les loups, une fiction qu'il aurait dû intituler «Naissance d'un bourreau», il a situé l'action vers la fin des années 1980 lorsque Alfar Walid, jeune Algérois d'origine très modeste, est employé comme chauffeur auprès d'une famille très influente de la nomenklatura politique et économique du pays. Une nuit, on le contraint sous la menace à faire disparaître le cadavre d'une adolescente. A force de persuasion et d'intimidation, les islamistes intégristes parviennent à brouiller les repères de ce jeune homme vulnérable pour en faire un barbare capable des crimes les plus cruels. Un magnifique plaidoyer contre toute forme de fanatisme Dans les Sirènes de Bagdad, l'auteur algérien a décrit le quotidien d'une petite bourgade aux confins du désert irakien. On y débat devant la télé, on s'y ennuie, on attend, loin de la guerre que viennent de déclencher les Occidentaux, soutenus pourtant par des pays arabes. Mais le conflit va finir par rattraper cette région où la foi, la tradition et l'honneur ne sont pas des mots vides de sens. Quand une nouvelle humiliation vient profaner ce qu'un bédouin a de plus sacré, alors s'ouvre le temps de la colère et de la riposte. Seul le sang pourra laver ce qui a été souillé.