On aura tout vu et tout entendu des cheikhs salafistes et wahabites, sortis de l'anonymat, après les révolutions arabes, et propulsés au-devant de l'actualité arabe et internationale en raison de leurs «fatwas» (jugements) choquantes et intempestives. La dernière en date : célébrer le Mouled (naissance du Prophète Mohamed) est « haram » (péché). Par conséquent, selon ces nouveaux prédicateurs, autoproclamés défenseurs exclusifs de l'Islam et des intérêts de la « Omma » (communauté des musulmans), préparer l'assida (crème sucrée à base de semoule, de graines de pin d'Alep ou de noisettes) et la consommer, c'est commettre un péché tout comme la consommation de l'alcool et du porc, interdits par la loi islamique. Les Tunisiens seraient donc des mécréants rien que parce qu'ils célèbrent la date anniversaire de leur Prophète et qu'ils préparent et s'échangent, entre proches et voisins, à cette occasion, un mets des plus appréciés, notamment l'assida au zgougou (crème aux graines de pin d'Alep). Cette fête traditionnelle et non religieuse, qui fait partie des coutumes des Tunisiens, est célébrée, également, dans d'autres pays arabes et musulmans, où les enfants s'amusent à allumer des bougies et les maîtresses de maison s'appliquent à préparer des plats typiques du terroir. Le Mouled est aussi une occasion pour les familles de s'échanger des vœux, pour se rendre visite, pour préparer des plats spéciaux et surtout pour perpétuer un mode de vie inscrit dans notre histoire sociale, dans notre identité nationale et dans notre calendrier festif. L'Islam est une religion de tolérance, de pardon, d'ouverture et de respect de l'autre. Une célébration qui rapproche les familles et apporte une note de gaieté dans les foyers musulmans ne saurait être proscrite par la loi islamique. En revanche, on ne dirait pas autant sur les « fatwas» qui appellent aux meurtres, au mariage précoce des petites filles, au mariage «orfi» (non civil). Se prononcer sur tout ce qui concerne la vie des musulmans avec une fatwa est un procédé que les Tunisiens ne connaissent pas et qu'ils ne peuvent tolérer même après la révolution et même dans un contexte de transition démocratique difficile. C'est là une culture étrangère à la mentalité du Tunisien qui n'a pas échangé sa jebba contre une «abaya» ni son pantalon contre un « kamis ». Les Tunisiens qui célèbrent le Mouled, et ils sont nombreux, le font parce qu'ils sont croyants, qu'ils portent leur Prophète dans leur cœur et assument leur culture arabo-musulmane. Contrairement à ce que prétend le prédicateur Béchir Ben Hassan, les Tunisiens qui célèbrent le Mouled ne sont pas «hypocrites» parce qu'ils savent que cette célébration n'est pas un précepte religieux inscrit dans la Charia, mais une tradition culturelle qu'ils ont héritée de leurs ancêtres. La célébration du Mouled signifie tout simplement que le Prophète est toujours présent dans le cœur des croyants. Aujourd'hui, il y a des Tunisiens qui célèbrent le Mouled en grande pompe, surtout dans certains mausolées, pour rappeler à ceux qui s'y opposent que l'identité culturelle ne s'oppose pas à l'identité religieuse, sinon le texte coranique aurait interdit aux chrétiens, et autres non musulmans, de changer de religion et de se convertir à l'Islam. Alors, de grâce, trêve de surenchères et bon Mouled. Amel ZAIBIOn aura tout vu et tout entendu des cheikhs salafistes et wahabites, sortis de l'anonymat, après les révolutions arabes, et propulsés au-devant de l'actualité arabe et internationale en raison de leurs «fatwas» (jugements) choquantes et intempestives. La dernière en date : célébrer le Mouled (naissance du Prophète Mohamed) est « haram » (péché). Par conséquent, selon ces nouveaux prédicateurs, autoproclamés défenseurs exclusifs de l'Islam et des intérêts de la « Omma » (communauté des musulmans), préparer l'assida (crème sucrée à base de semoule, de graines de pin d'Alep ou de noisettes) et la consommer, c'est commettre un péché tout comme la consommation de l'alcool et du porc, interdits par la loi islamique. Les Tunisiens seraient donc des mécréants rien que parce qu'ils célèbrent la date anniversaire de leur Prophète et qu'ils préparent et s'échangent, entre proches et voisins, à cette occasion, un mets des plus appréciés, notamment l'assida au zgougou (crème aux graines de pin d'Alep). Cette fête traditionnelle et non religieuse, qui fait partie des coutumes des Tunisiens, est célébrée, également, dans d'autres pays arabes et musulmans, où les enfants s'amusent à allumer des bougies et les maîtresses de maison s'appliquent à préparer des plats typiques du terroir. Le Mouled est aussi une occasion pour les familles de s'échanger des vœux, pour se rendre visite, pour préparer des plats spéciaux et surtout pour perpétuer un mode de vie inscrit dans notre histoire sociale, dans notre identité nationale et dans notre calendrier festif. L'Islam est une religion de tolérance, de pardon, d'ouverture et de respect de l'autre. Une célébration qui rapproche les familles et apporte une note de gaieté dans les foyers musulmans ne saurait être proscrite par la loi islamique. En revanche, on ne dirait pas autant sur les « fatwas» qui appellent aux meurtres, au mariage précoce des petites filles, au mariage «orfi» (non civil). Se prononcer sur tout ce qui concerne la vie des musulmans avec une fatwa est un procédé que les Tunisiens ne connaissent pas et qu'ils ne peuvent tolérer même après la révolution et même dans un contexte de transition démocratique difficile. C'est là une culture étrangère à la mentalité du Tunisien qui n'a pas échangé sa jebba contre une «abaya» ni son pantalon contre un « kamis ». Les Tunisiens qui célèbrent le Mouled, et ils sont nombreux, le font parce qu'ils sont croyants, qu'ils portent leur Prophète dans leur cœur et assument leur culture arabo-musulmane. Contrairement à ce que prétend le prédicateur Béchir Ben Hassan, les Tunisiens qui célèbrent le Mouled ne sont pas «hypocrites» parce qu'ils savent que cette célébration n'est pas un précepte religieux inscrit dans la Charia, mais une tradition culturelle qu'ils ont héritée de leurs ancêtres. La célébration du Mouled signifie tout simplement que le Prophète est toujours présent dans le cœur des croyants. Aujourd'hui, il y a des Tunisiens qui célèbrent le Mouled en grande pompe, surtout dans certains mausolées, pour rappeler à ceux qui s'y opposent que l'identité culturelle ne s'oppose pas à l'identité religieuse, sinon le texte coranique aurait interdit aux chrétiens, et autres non musulmans, de changer de religion et de se convertir à l'Islam. Alors, de grâce, trêve de surenchères et bon Mouled.