Les participants, qui seront encadrés par des spécialistes tunisiens, allemands et français, devront proposer des courts-métrages articulés autour du thème «la réconciliation», où ils devront faire preuve de savoir-faire et de créativité. Le 22 janvier, on célébrait le cinquantenaire de la signature du Traité de l'Elysée, un traité d'amitié signé, en 1963, par le chancelier allemand Konrad Adenauer, et le président Charles-de-Gaulle et qui est venu tourner la page d'une période sombre de l'histoire de ces deux pays qui englobe la guerre franco-allemande de 1870 et les deux Guerres mondiales. Les deux délégations des deux pays en Tunisie représentées par les deux ambassades, l'Institut français de coopération et le Goethe Institut n'ont pas manqué de célébrer cette date historique porteuse d'un message universel : la réconciliation. Et c'est l'espace culturel Mad'Art qui a abrité ces festivités placées, cette année, sous le signe du cinéma avec, notamment, le lancement d'un concours de courts-métrages pour les étudiants des écoles de cinéma tunisiennes sur, justement, le thème de la «réconciliation». Le peuple est prêt, aux politiques de l'être «La réconciliation n'allait pas de soi et a nécessité une volonté politique, afin de dépasser ce qui semblait être tellement convenu dans les deux sociétés», a déclaré, à cette occasion, M. Jens Plotner, l'ambassadeur d'Allemagne en Tunisie, devant une audience composée de cinéastes, de journalistes, d'étudiants en cinéma et d'autres personnes venues célébrer l'événement. «A chaque moment où un pays se retrouve dans un carrefour de son histoire, il faut la présence d'hommes et de femmes qui puissent tracer les lignes de son destin», a-t-il poursuivi, avant d'ajouter que l'amitié franco-allemande peut être une source d'inspiration pour les hommes politiques, afin qu'ils deviennent des hommes d'Etat, ainsi que pour les peuples, surtout. «Ici, en Tunisie, le peuple est prêt. C'est aux hommes d'Etat de l'être», a-t-il conclu. De son côté, l'ambassadeur de France, M. François Gouyette, s'est adressé, à cette occasion, aux jeunes et aux réalisateurs de demain, les exhortant de participer avec leurs créations aux débats d'idées marquant cette phase post-14 janvier. «Toute réconciliation implique le dépassement des conflits du passé. Et c'est dans ces temps autant exaltants qu'opprimants que nous comptons sur vous», a-t-il dit, avant de se référer aux mots de Saint-Exupéry: «Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'enrichis.» Le concours La nuit «madarienne» du 22 janvier 2013 était surtout une occasion pour annoncer officiellement ce concours adressé aux cinq principales écoles de cinéma tunisiennes et pour parler de ses modalités et autres règles. Ainsi et comme l'a explicité la directrice du Goethe Institut, chaque école a la possibilité d'établir des équipes de 5 personnes (deux équipes par école) avec un budget de 4.000 dinars d'aide à la création, alloué à chacune d'elles. Les participants qui seront encadrés par des spécialistes tunisiens, allemands et français, devront proposer des courts-métrages articulés autour du thème «la réconciliation», où ils devront faire preuve de savoir-faire et de créativité. Il est à noter que la date de dépôt des projets est fixée pour le 1er mars et que les productions doivent être bouclées en mai. Un jury composé de professionnels des trois pays récompensera les deux meilleurs courts-métrages, dont les équipes de tournage se verront offrir un séjour dans un festival de cinéma en France ou en Allemagne. Le Goethe Institut de Tunis, en les personnes de Sophie Fenghor et de la manager du projet Cecilia Muriel, et l'Institut français de coopération, grâce au suivi de son directeur et de Hélène Delmas, l'initiatrice du projet, soutiendront ensuite la diffusion de ces courts-métrages en Tunisie et à l'échelle internationale. Cinéma oblige, la soirée s'est clôturée par la projection de trois courts-métrages, dont un documentaire sur la réconciliation franco-allemande, et par le film de François Truffaut Jules et Jim. En attendant que se dessinent, sous nos cieux, les prémices d'une réconciliation sincère, rendue possible avec un système judiciaire fiable. Ainsi, nous pouvons compter sur le 7e art pour le faire.