Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, chaleur étouffante (38°), pelouse en bon état, affluence moyenne. 2e journée, groupe D de la CAN 2013 Côte d'Ivoire-Tunisie (3-0) Score à la mi-temps (1-0) pour la CI Buts de Kouassi Gervinho (21'), Yaya Touré (87') et Didier Ya Konan (90') Avertissements: CI : Bamba (30'), Tioté (73') Tunisie : Ben Cherifia, Boussaidi (Harbaoui 56'), Chammam (cap.), El Ifa, Abdennour, Mouelhi, Traoui (Dhaouadi 86'), Hammami, Msakni-Ben Youssef (Darragi 46'), Khelifa. Côte d'Ivoire: Barry, Eboué, Zokora (cap.), Tiéné, Tiote- Bamba, Romaric (Ya Konan 89'), Touré, Kalou (Gradel 80'), Gervinho, Traoré (Drogba 67'). Il n' y avait pas photo hier à Rustenburg entre le gros candidat au titre continental et des Aigles déjà dominés par l'Algérie mais auteurs du hold-up parfait. Battus sèchement (3-0), les Tunisiens doivent réagir pour espérer arracher le ticket de la qualification. Le Togo ne sera pas facile à manier, mercredi prochain, surtout avec un moral à plat qui est celui du team national aujourd'hui. Mais en 1996,en Afrique du Sud, le team national se trouvait dans une posture identique au soir de la 2e journée, ce qui ne l'empêcha pas d'aller jusqu'en finale. Le foot sait ressusciter des moribonds. Première surprise dans ce 18e Tunisie-Côte d'Ivoire de l'histoire, la star planétaire des Eléphants, Didier Drogba, a été gardé sur le banc, et c'est un tandem Lacina Traoré-Kouassi Gervinho que propose le Franco-Tunisien Sabri Lamouchi en attaque. Côté tunisien, Boussaidi retrouve son couloir droit, alors que Hicheri fait les frais du déplacement d'El Ifa dans l'axe. Ben Youssef est préféré à Harbaoui à la pointe de l'attaque. Hammami, encore une fois quelconque avec un nombre considérable de passes à l'adversaire ou à contre-temps, est préféré à Ben Yahia. Sami Trabelsi,qu'il pleuve ou qu'il neige, aligne ses fameux trois pivots et donne la portion congrue au secteur offensif. Pas de Darragi ni Dhaouadi , encore moins Ben Yahia. Hier, l'équipe a dû attendre la ...85e minute et l'occasion en or offerte à Khelifa pour se rappeler qu'elle peut attaquer. On ne passe pas le premier tour en perdant à chaque fois une mi-temps avant d'entrer dans le match. Cela avait réussi par miracle contre les Fennecs. Mais ce gâchis a été lourdement payé hier face aux Eléphants. La première période est presque une photocopie du premier half disputé contre l'Algérie.Les Aigles sont frileux, retranchés dans leur zone, attentistes et ne font pas mal du tout.. La plupart du temps, ils regardent les autres jouer et subissent l'ascendant des copains d'un Gervinho, très difficile à marquer. Pas d'équilibre entre les lignes, l'arrière-garde devant supporter le poids du jeu, au moins dans les 45 premières minutes. Le bloc et la reconversion rapide du jeu qui caractérisent la stratégie de Trabelsi étaient aux abonnés absents hier à Rustenburg. Les Orange donnent en revanche l'impression de dérouler. On était loin des difficultés éprouvées face au Togo (victoire 2-1 grâce à un but à deux minutes de la fin). La facilité et la fluidité de leur manœuvre font plaisir à voir. C'est vraiment le haut niveau. Et comme ils y ajoutent de mortels coups d'accélérateur, eh bien, les nôtres paraissaient dépassés par le rythme. S'ils n'ont pris qu'un but dans cette période, c'était un peu à cause d'une certaine inefficacité des Traoré, Kalou, Gervinho, Romaric et consorts. La domination de la Côte d'Ivoire est incontestable, et elle débouche sur un but inscrit à la 21' par Gervinho : corner joué à deux, échange une-deux Traoré-Gervinho dans un trou de serrure, en pleine surface de réparation. L'attaquant d'Arsenal ajuste Ben Cherifia sorti à sa rencontre et place un intérieur du pied au second poteau. Le reste de cette période initiale est un chapelet d'occasions ratées : tir de Romaric 6', démarrage fulgurant de Gervinho 9', tête plongeante de Kalou à côté 13', fusée lancée par le même Kalou suite à une bourde de Mouelhi 18', Traoré trouve sur son chemin Ben Cherifia qui sauve un but tout fait 20'. Puis le but qui précèdera une autre phase de domination ivoirienne. Kalou frappe dans les gants de Ben Cherifia 24', sortie victorieuse du keeper tunisien dans les pieds de Kalou 25'. La pression sera moins vive dans le dernier quart d'heure qui verra Chammam accuser une seconde de retard sur l'ouverture de Msakni (27'), et la main du même Chammam toucher le cuir dans la surface sans que Seechurn ne bronche face aux protestations des Ivoiriens (44'). Khelifa, l'égalisation au bout du crampon Le bloc bas, les longues balles inutiles face aux athlétiques copains de Drogba, les transmissions ratées en nombre insolite : la Tunisie avait souffert dans cette première mi-temps à oublier. Comme devant l'Algérie, la rentrée de Darragi rééquilibre le milieu et soulage Msakni et Khelifa auxquels elle apporte un précieux soutien. Les Eléphants choisissent de gérer la suite de la rencontre et baissent d'intensité. Les nôtres montent au créneau et sortent de leur réserve.Pourtant, un but régulier est refusé à Gervinho qui n'est pas hors jeu, El Ifa traînant derrière (55'). Mais, en parallèle, Tiote, auteur d'une rude intervention sur Msakni, aurait mérité un nouvel avertissement synonyme d'exclusion. Malgré tout, bon an mal an, les Aigles caressaient toujours le fol espoir d'égaliser à tout moment. Cela a failli se réaliser à la 85' lorsque Khelifa décoche une demi-volée qui a manqué de tromper Copa. C'était le tournant du match.Car la suite consistera en un effondrement des nôtres, sans doute à court d'arguments physiques. 87' : servi par Tiéné, Yaya Touré décoche une frappe violente des 16,50m qui ne laisse aucune chance à Ben Cherifia. 90' : Gervinho, encore lui, échappe à la vigilance de Hammami et remet en retrait pour Ya Konan, à peine entré en jeu, qui place une frappe victorieuse à ras de terre. L'animation offensive a été nulle hier.Derrière, ce n'était pas plus brillant avec une défense plate néanmoins mal couverte. Ce qui est mortel. Mais à vrai dire, ce ne sont pas les seules affaires du terrain qui ternissent aujourd'hui l'image des Aigles. Les coulisses ne manquent pas de rendre l'atmosphère un peu plus lourde, plus pesante avec la dernière affaire de l'entraîneur des gardiens de but, Naceur Chouchène, empêché de prendre place sur le banc de touche. Après le clash médecin-kiné, cela commence à faire vaguement penser à un carré de boy-scouts.