Nous sommes partis d'un constat : le départ ou l'arrivée d'un entraîneur n'a jamais véritablement changé les choses en Equipe nationale. Tout au plus si cette «manœuvre» a permis d'occulter les véritables problèmes, de prolonger les habituelles pratiques et de favoriser le maintien des mêmes personnages. Trabelsi ou pas Trabelsi? Aujourd'hui ou demain? Au nom d'une échéance ou pas? Mokhtar Tlili et Sofiène Hidoussi ont un avis là-dessus. Mokhtar Tlili : «Ne pas changer pour changer» «A mon avis, il ne faut surtout pas personnaliser le problème. Une défaite et un échec sont toujours difficiles à digérer. Aujourd'hui, Sami Trabelsi est plus contesté que jamais. C'est tout à fait normal puisque le sélectionneur national endosse en premier la responsabilité de cet échec. Mais à ce que je sache le nom de Sami Trabelsi n'a pas posé problème à sa nomination. Penser à changer l'entraîneur rien que pour changer enterrera les vrais problèmes qui rongent notre football. Ce qu'il faut changer par contre dans l'immédiat, c'est le préparateur physique qui est le premier responsable de la prestation chaotique de notre sélection nationale lors de cette CAN. Les adjoints doivent partir aussi, car ils n'ont pas fait leur travail, laissant le sélectionneur national seul dans la tourmente. Le premier adjoint en particulier qui se contente d'être logé, nourri et se fout du reste. Maintenant, nous avons une échéance qui pointe à l'horizon, dans 26 jours exactement. A mon avis, il faut laisser la chance à Sami Trabelsi de gérer cet important rendez-vous, lui mieux que personne saura gérer l'après-CAN. C'est mieux que de voir journalistes, techniciens et opinion publique se perdre dans un débat sans fin sur le nom du nouveau sélectionneur. Je propose, dans cette période de transition, les noms de deux conseillers qui n'aspirent pas au poste de sélectionneur : Youssef Zouaoui et moi-même. C'est une idée que j'avance. (J'espère que Mokh plaisante). Nous pouvons, de par notre longue expérience, lui porter conseil. En attendant, il faut réfléchir mûrement aux facteurs qui nous ont conduits à cet échec». Sofiène Hidoussi: «Planification et compétence» «Changer de sélectionneur national est un faux problème. S'il y avait une réelle planification au sein de la direction technique nationale, on ne serait pas maintenant à la recherche d'un successeur à Sami Trabelsi. Il faut faire comme les Français : le nom du successeur du sélectionneur est connu d'avance. Il fait même partie de la direction technique. Au fait, un sélectionneur se prépare au fil des années. Je pense qu'il faut tout revoir au sein de notre DTN. Il faut faire une programmation sur le court, moyen et long terme. Il faut également choisir des entraîneurs compétents pour diriger les sélections junior et olympique. Et c'est l'un d'eux qui doit être susceptible de remplacer le sélectionneur des seniors si jamais on se passait des services de ce dernier. Si on va nommer un nouvel entraîneur national, ce sera une nomination d'urgence pour calmer l'opinion publique et pour avoir un staff pour diriger la sélection en prévision de son match contre la Sierra Leone. Et si ça marche, on maintient un staff et on se réveillera après deux ans pour se rendre compte que l'entraîneur national n'est pas à sa place. Il est temps qu'on revoie notre manière de gérer notre football. Sinon, on amorcera une chute libre et sans précédent».