L'équipe de Tunisie affronte la CAN sans pression mais avec une réelle attente Sami Trabelsi est un sélectionneur heureux. Heureux tout d'abord parce que le destin l'a débarrassé d'un «concurrent» qui aura tout essayé des mois durant pour le déstabiliser et pour se faire offrir sa place. Raté pour cette fois et il faudra que notre homme recommence tout à nouveau... Loin de la pression Sami Trabelsi est également un sélectionneur chanceux parce que, de tous ceux qui l'ont précédé, il est celui qui a subi le moins de pression. Tenez, nous sommes à la veille d'une CAN et, pratiquement, personne n'en parle... C'est vrai que les priorités ont changé dans le pays, que le football n'est plus à la une et qu'il ne constitue plus l'unique échappatoire pour un peuple qui se découvre d'autres priorités. Pour une fois donc, la CAN n'est pas l'obsession des Tunisiens et c'est tant mieux ainsi. Cela permet au sélectionneur de faire ses choix dans la sérénité et les joueurs de donner le meilleur d'eux-mêmes, loin de la pression et de la polémique. Mais ne nous y trompons pas tout de même car, à l'approche des trois coups, le football reprendra ses droits et l'on reparlera de technique, de tactique, de choix des joueurs et, nous l'espérons bien, des victoires de notre équipe nationale. Chances réelles Et si personne ne peut vraiment dire avec précision quelles seront les chances des nôtres en Afrique, nous pouvons affirmer qu'ils ne seront pas loin des meilleurs. Et même un peu plus... ce qui nous fait dire cela : plusieurs facteurs, dont l'ambiance qui règne au sein du groupe. Faut-il rappeler que ce point n'a pas été longtemps le point fort du groupe pour moult raisons qu'il serait fastidieux de réénumérer. Mais il n'est pas non plus inutile d'en rappeler quelques- unes. Le groupe était scindé en petits clans : les professionnels à l'étranger, ceux de l'Espérance, ceux de l'Etoile, etc. Avec Sami Trabelsi, tout ceci fait partie du passé et si l'on accède en sélection, c'est au mérite et non parce qu'on est parachuté. Construire, séduire Sur un autre plan, nous avons droit depuis quelque temps à une équipe qui joue plus au football, qui est plus dans la séduction et dans l'offensive, même si ce n'est pas toujours évident. Ce qu'on reproche aujourd'hui à Sami Trabelsi? Peut-être d'avoir reculé sur certains principes de jeu entrevus lors du CHAN. Changement de route? Franchement, nous ne le pensons pas. En tout cas, ce serait dommage qu'on revienne à la case départ d'autant que les choix défensifs n'ont jamais vraiment réussi à cette équipe de Tunisie. Une chose est sûre : il y a un coup à jouer en Afrique du Sud et il serait dommage de ne pas le tenter... Avec Darragi, Dhaouadi, Harbaoui, Khalifa, Jomaâ et Msakni, jamais groupe n'a été nanti d'autant d'attaquants. Avec Oueslati, Chady Hammami et Yahia, il y a de quoi construire un entrejeu où les pivots défensifs ne font pas la loi et un entrejeu capable de construire et d'aller en soutien de ses attaquants. Paradoxalement du reste, c'est la défense qui suscite à la veille de cette CAN le plus d'interrogations. Nos flancs ne sont pas très solides alors qu'on recherche toujours la meilleure formule au niveau de l'axe central où les noms ne sont pas garants de solidité. Mais en dépit de ces détails, cette CAN, nous y croyons très fort car il y a du talent dans cette équipe. Maintenant, il faut que les joueurs fassent preuve d'envie et de volonté.