On souhaite, toujours, une retraite active à ceux qui arrivent au terme de leur carrière. C'est le cas de le dire car ils ont bien besoin de ce vœu. Active, leur retraite l'est bel et bien car ils sont nombreux à courir d'un bureau à l'autre pour régulariser une situation administrative ou pour compléter un dossier. Après de «bons et loyaux services», ils croyaient être arrivés au bout de leurs peines, mais non. Parfois leur première pension tarde à venir à cause d'un manque de coordination entre les employeurs et les caisses de retraite. Imaginez, par exemple, qu'un employeur envoie un dossier où il manque la pièce maîtresse, à savoir la décision de mise à la retraite. Le futur retraité a beau prendre toutes les précautions bien des mois à l'avance, les (mauvaises) surprises sont toujours au rendez-vous. Pire, aucune des deux parties ne prend la peine de l'avertir de cette anomalie. On laisse faire jusqu'à ce que l'intéressé se manifeste de lui-même pour qu'on lui signifie avec une indifférence désarmante qu'il faut apporter tel ou tel document. Du mépris? Du laisser-aller? De l'irrespect? C'est l'un ou l'autre ou tout à la fois. Or, il s'agit d'une administration qui doit fonctionner avec un minimum de savoir-faire. Aux guichets des caisses de retraite il est nécessaire de désigner des spécialistes dans les relations avec le public. Un simple agent sans aucune formation et, qui plus est, sans expérience, sans les abc des relations humaines, ne pourra jamais s'acquitter de sa tâche. Dans un secteur comme celui dont on parle, il ne fera que multiplier les problèmes et entraîner les désagréments pour les (futurs) retraités. Il s'agit de mettre à la disposition de nos seniors un véritable service d'accueil et non un agent chargé d'expédier, le plus vite possible, les visiteurs ou les pensionnés. Comment expliquer qu'il y aurait de nouveaux retraités qui restent sans leur pension dès le premier mois? Un salarié qui a cotisé durant toute sa carrière mérite plus d'égards. Nos services concernés devraient se mettre à la page afin de fournir les informations nécessaires à tous ceux qui les demandent. Envoyer une lettre ou un avis pour attirer l'attention d'un fonctionnaire ou d'un employé sur sa situation administrative ne coûte rien. Et quand bien même cela coûterait des frais, les caisses n'ont rien à perdre puisque c'est le cotisant qui paye! Pourquoi le Tunisien n'aurait-il pas droit à une retraite paisible comme ces milliers de touristes étrangers qui viennent séjourner chez nous et que leurs caisses aident et conseillent? 17,7 % de retraités en 2029 Deux caisses placées sous la tutelle de l'Etat assurent en Tunisie la gestion des régimes légaux de sécurité sociale et donc de la retraite : la Cnss (Caisse nationale de sécurité sociale) pour le secteur privé et la Cnrps (Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale) pour le public. La Cnss, créée en 1960, gère neuf régimes de pension, dont les principaux sont le Rsna (Régime des salariés non agricoles), le RSA (Régime des salariés agricoles), le Rsaa (régime des salariés agricoles amélioré). L'âge normal de mise à la retraite est de 60 ans pour les salariés et de 65 ans pour les non-salariés. Cependant, cette règle comporte plusieurs exceptions permettant de bénéficier de pensions avant cet âge, au niveau des régimes des agents du secteur public et des salariés du secteur privé non agricole. S'agissant du taux des retraités en Tunisie, il est de l'ordre de 10% de la population globale si l'on considère les personnes âgées de 60 ans et plus. En 2029, on pourrait atteindre les 17,7%. Ce vieillissement démographique cause des complications au niveau du paiement des pensions et crée un déséquilibre dans le système de couverture sociale. Le nombre d'actifs se réduit alors que le nombre de retraités augmente, notamment avec l'amélioration du taux de l'espérance de vie (74,7 ans, actuellement, contre 73,1, il y a 10 ans). En 2050 on prévoit même 80 ans! (source : base de données de la division population des Nations unies). La situation risque de s'aggraver, selon certains spécialistes dans un maximum d'une décennie. En effet, le nombre de pensionnés croîtrait de 4,6% par an dans le secteur public et de 4,7% dans le secteur privé. Pour sa part, le nombre de cotisants augmenterait seulement de 1,5% pour le premier et de 2,9% pour le second. D'où la crainte d'un déficit lourd de conséquences avec, dans les secteurs public et privé, près de 4 millions d'agents actifs et plus de 2 millions de pensionnés. A.C. Social-infos Coopération technique : dérogation pour la régularisation des périodes antérieures de détachement Les agents publics détachés auprès de l'Agence tunisienne de coopération technique (Atct), qui ont des périodes antérieures n'ayant pas fait l'objet de cotisations, peuvent régulariser leur situation d'affiliation sur la base d'une demande écrite dans un délai ne dépassant pas le 19 novembre 2013. Révision des pensions des retraités de la fonction publique Les pensions des retraités de la fonction publique font l'objet d'une révision depuis le mois de janvier 2013, et ce, suite à la parution au Journal officiel numéro 97 du 7 décembre 2012 des décrets relatifs aux indemnités spécifiques. Le coût de cette révision qui concerne près de 220.000 bénéficiaires de pension est estimé à 9 millions de dinars par mois et à 31 millions de dinars pour le rappel au titre de l'année 2012, soit un coût total de près de 140 MD. Quant aux retraités des établissements publics, ils verront leur pension augmentée après réception, par les services concernés de la Caisse, des protocoles d'accords conclus entre les parties sociales. Augmentation du minimum garanti de la pension de retraite, de la pension du conjoint survivant et de l'allocation de vieillesse La Cnrps a procédé durant le mois de novembre dernier à une augmentation du minimum garanti de la pension de retraite, de la pension du conjoint survivant et de l'allocation de vieillesse. Cette augmentation concerne 18.365 bénéficiaires de pensions. Les arriérés découlant de cette revalorisation ont été versés au mois de novembre avec effet rétroactif au mois de juillet 2012. Le nouveau minimum garanti de la pension de retraite est estimé à 194 DT et celui de l'allocation de vieillesse est évalué à 145 DT. Quant au minimum garanti de la pension du conjoint survivant, il varie entre 50 et 70% du minimum garanti de la pension de retraite et dépend du nombre d'enfants à charge. L'augmentation du minimum garanti des pensions est due à la majoration du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) des différents corps de métiers dans les secteurs non agricoles. A.C.