La tension n'a pas baissé d'un cran entre le syndicat général de l'enseignement secondaire et ses deux vis-à-vis (le ministère de l'Education et le ministère de la Jeunesse et des Sports). Au cours des deux derniers mois, deux grèves ont ponctué des négociations stériles. Aucun compromis n'a pu être atteint et aucune partie n'a cédé. L'escalade va ainsi son train sans que l'on sache vraiment où mènera cette voie. Forts de leur avis de grève pour le mardi 12 février, les professeurs organiseront le samedi 9 février un rassemblement à la place de la Kasbah. Cette journée, faut-il le rappeler, fait partie des petites vacances de février. Ce rassemblement sera placé sous le thème : «Pour un statut qui préserve les droits de l'éducateur et fixe ses devoirs ». Les sujets de débat sont nombreux et ont, déjà, été soulevés à plusieurs reprises lors des réunions et des conférences de presse. La position du syndicat est la même depuis le début : il s'agit de condamner les déclarations « tendancieuse et humiliantes » du ministre à l'égard des enseignants et de fustiger sa décision de prélever les deux jours de grève du mois de janvier. Le syndicat considère cette mesure comme illégale et allant à l'encontre des droits syndicaux. L'autre point qui s'est ajouté à ce débat assez tendu concerne ce que les syndicalistes appellent «le retour de la police politique ». Ce qui a été constaté pendant la dernière grève laisse planer des doutes quant à l'existence de ce corps. De nombreux établissements auraient été visités par ces personnes pour réclamer des listes de noms des grévistes. L'attitude des responsables des établissements concernés était honorable et c'est pour ces raisons qu'un soutien sans faille leur avait été réaffirmé. Il y a, par ailleurs, un autre problème qui est toujours en suspens et que le syndicat a pris en charge. C'est la solidarité avec les enseignants suppléants. Bien qu'ils fassent quasiment le même travail que leurs collègues titulaires, ils ne perçoivent que 250 dinars mensuellement. Cette situation ne devrait pas se poursuivre d'après les parties syndicales. Ces suppléants étaient présents lors du dernier mouvement avec des slogans appelant à régulariser leur situation. Pour tout dire, l'état d'esprit dans lequel se trouve le secteur se caractérise par une forte tension et les nerfs sont à vif. Les dernières affirmations du syndicat général de l'enseignement secondaire ne laissent aucun espoir à une solution dans l'immédiat. De même que les perspectives à plus ou moins court ou moyen terme ne sont nullement prometteuses. Les voix qui appellent à l'escalade sont plus nombreuses que toutes les autres voix. La base est, justement, appelée à examiner toutes les mesures à prendre pour « assurer la réalisation des objectifs des enseignants ». Ainsi donc, toutes les hypothèses sont envisagées, y compris les pires. A moins d'un coup de théâtre ou d'un revirement de l'une des deux parties en vue d'assainir le climat social. Un tel revirement ne peut venir que d'en haut : soit du gouvernement soit de la centrale syndicale. Les taux de participation à la dernière grève Selon le syndicat général de l'enseignement secondaire, le taux de réussite de la dernière grève des 22 et 23 janvier 2013 a atteint 93.32 %. Le score le plus élevé a été enregistré à Sousse avec 98 %, le plus bas à Tatatouine avec 58 %. Les autres gouvernorats ont enregistré les taux suivants : Tunis 95 %, Ariana 90 %, Ben Arous 93.5 %, Manouba 90 %, Zaghouan 83.26 %, Bizerte 90 %, Nabeul 90 %, Monastir 93 %, Mahdia 87.36 %, Sfax 94 %, Gabès 92 %, Médenine 84.6 %, Gafsa 95 %, Tozeur 86 %, Sidi Bouzid 96 %, Kairouan 95 %, Kasserine 97 %, Le Kef 95 %, Jendouba 87.16 %, Béja 95 %, Siliana 90 %.