La présidence de la République avait averti Chokri Belaïd que sa vie était en danger, selon Mohamed Jmour Appel à une grève générale, le jour des funérailles Au cours d'une conférence de presse organisée, hier après-midi, par le Front populaire, suite à l'assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, Hamma Hammami a annoncé que les députés démocrates de l'opposition ont décidé de suspendre leur activité au sein de l'ANC, et ce, lors d'une réunion d'urgence qui a réuni le Front populaire, le Parti républicain, Al Massar, Nida Tounès, ainsi que d'autres partis de l'opposition. «Nous boycotterons toutes les activités de l'ANC et nous empêcherons la tenue de toute réunion de commission jusqu'à ce que ce gouvernement démissionne et qu'une issue soit trouvée pour mettre la transition démocratique véritablement sur les rails», a souligné, pour sa part, le constituant Iyed Dahmani. D'autres mesures d'urgence ont également été prises par les principaux partis de l'opposition réunis hier matin, dont, notamment, l'appel à une grève générale, le jour de l'enterrement de Chokri Belaïd, ainsi qu'à des funérailles nationales pour le défunt et la formation d'une coordination chargée du suivi des décisions convenues. Joint par téléphone, le secrétaire général-adjoint de l'Ugtt, Belgacem Ayari, a déclaré, dans ce sens, que la commission administrative se réunira aujourd'hui pour décider de l'éventualité de soutenir la grève générale. Pour en revenir à la conférence de presse, Hamma Hammami, secrétaire général du Parti des travailleurs, a clairement demandé aux membres du gouvernement de partir, les accusant de «laxisme qui frôle la complicité» envers la violence politique pratiquée par des groupes que soutient le parti majoritaire Ennahdha. De son côté, Mohamed Jmour, numéro 2 du parti des patriotes démocrates, a révélé que Chokri Belaïd a été averti par le président de la République lui-même, que de sérieuses menaces pesaient sur son intégrité physique et sur sa vie. «Chokri Belaïd a refusé la protection rapprochée proposée par la présidence de la République et ne s'est confié que tout récemment à ses camarades concernant les menaces qui pesaient sur sa personne», précise-t-il. Qualifiant les meurtriers de «lâches» qui veulent «somaliser» le pays, Hamma Hammami dénonce une tentative d'étouffer toutes les forces démocratiques du pays. «Chokri Belaïd est mort, mais sachez que la Tunisie produira des milliers de Chokri Belaïd», dit-il à l'adresse des meurtriers. Par ailleurs, Hamma Hammami et Mohamed Jmour ont déclaré que la réaction sera sévère, ajoutant, cependant qu'elle sera raisonnable et pacifique. «Nous entendrons toutes les parties avant toute mesure, car la mort de Chokri Belaid concerne tout le monde et pas uniquement le mouvement des patriotes démocrates», déclare Mohamed Jmour. Hier soir, ces partis devaient se réunir pour convenir d'autres positions communes à la suite de cet évènement tragique.