Peindre la Tunisie, ses couleurs, ses parfums et ses quartiers, comme si l'avenir de ce pays était aussi dans l'art et dans ce qu'elle a de plus cher : son authenticité ! Telle semble être la vocation de l'artiste peintre française installée en Tunisie, Laurence Breillat. La toile blanche est son univers éloquent qui fait émerger tant de paysages urbains. Elle y célèbre l'architecture des quartiers tunisois : La Marsa, Carthage, La Goulette, etc, avec leurs belles maisons du début du XXe, le blanc éclatant des façades, le turquoise dominant des entrées, couleur typique du lieu. Son support étant résolument moderne et onirique, elle utilise la technique de la peinture au couteau pour transposer sur la toile le foisonnement des lignes de la ville et les silhouettes de ses habitants. Les couleurs décrivent la chaleur, les odeurs, les bruits. La vibration des lignes développe le rythme du lieu et son peuplement. Nostalgie en partage, flou technique, profil fluide des villes et des avenues qui les sillonnent, son art est une écriture picturale qui éveille en chacun de nous la richesse de l'environnement proposé. Couleurs, formes et beauté architecturale ... A l'acrylique, les couleurs, essentiellement du bleu, du blanc et du rouge — certainement pour sublimer —, sont appliquées légèrement et spontanément, ou en plusieurs couches, travaillées avec la spatule et affinées avec de fines linéatures. «Mon ambition est de valoriser ce qui est à la fois authentique et fragile et qui mérite qu'on le protège. Mon envie est de faire partager, ici et ailleurs, ma vision de ce monde en devenir, mais qui conserve ses traditions et son charme, à la fois désuet et précieux. Mes projets sont de promouvoir la beauté de ce pays, autant ici même qu'à l'étranger, à travers un art audacieux et accessible, ainsi que des oeuvres tendres et énergiques», affirme-t-elle. Ses peintures sont donc l'interprétation d'une idée, d'une expression ou d'un sentiment et la concrétisation d'une imagination en toute liberté. Les couleurs, les formes, les matières prennent alors un sens nouveau pour que le spectateur ait un ressenti, une émotion! L'exposition se poursuivra jusqu'au 18 février.