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Lorsqu'une galerie d'art investit un grand magasin
Artfashion1
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 05 - 2010

Pour le dixième anniversaire d'un magasin de vêtements et d'accessoires de luxe situé dans un quartier chic de Tunis, dix artistes contemporains, fidèles à la galerie Ammar Farhat d'Aicha Gorgi ont été invités depuis le 9 mai à investir de leur fantaisie et de leur folie créative les lieux. Artfashion1 est une initiative inédite. Expérimentale plutôt.
L'idée de départ consistait à donner libre cours à des artistes évoluant dans divers univers de l'art contemporain, qui ont donné à de multiples occasions la preuve de leur talent, pour imaginer chacun un travail artistique inspiré des codes et des repères de la mode. Et même si les mondes de la mode et de l'art divergent sur la notion du temps, la mode étant habitée par le changement, c'est sa raison d'être et de paraître —, et l'art a de tous temps parié sur le durable, le pérenne, l'éternel — tous les deux s'inspirent d'un fonds inépuisable de motifs, de formes, d'architectures, de couleurs qui cherchent à susciter le désir. Une réflexion qui a probablement guidé la démarche des plasticiens impliqués dans l'évènement Artfashion 1, mis en scène par Faten Gaddes. Artiste photographe et décoratrice d'intérieur, c'est à elle qu'est revenue la tâche de mêler photos, sculptures, vidéo et installations aux modèles des plus grands noms de la mode internationale. Mission qui n'a pas dû ressembler à une sinécure, vu les contraintes techniques inhérentes à la nature du lieu : un magasin démuni de murs en dur pour pouvoir créer des structures ou suspendre les œuvres d'art. Le parti pris qu'elle a adopté a consisté, d'une part, à dispatcher les créations des artistes dans tout le magasin et, d'autre part, à créer des ambiances inspirées du monde de la couture, couvrir les escaliers d'un papier peint imprimé d'une surpiqûre, mise en scène des vitrages, installer des ambiances lumineuses colorées…
De Meriem Bouderbala à Insaf Saâda, de Marianne Catzaras à Peter de Mudler, d'Aicha Filali à Faten Gaddes, de Nicène Kossentini à Feryel Lakhdar, de Wadi Mhiri à Dorra Dhouib et à Rym Karoui, chaque artiste a élaboré un travail à son image, selon ses préoccupations, son impertinence, son humour et ses obsessions.
On reconnaît bien la patte de Feryel Lakhdar à travers ses silhouettes aux rondeurs attachantes, transposées sur des sculptures rayées tels des zèbres noirs et blancs et sur des peintures aux couleurs pastel. Le style de Rym Karoui à travers la fraîcheur de ses graphismes qu'elle décline elle aussi sur des objets en trois dimensions et sur ses toiles riches de cette spontanéité, apanage des dessins d'enfants. Les photos oniriques et d'une inquiétante étrangeté de Marianne Catzaras où les personnages présentent une identité sexuelle ambiguë. Les installations «provocatrices» d'Aicha Filali critiquant à sa manière tout l'argent brassé par la mode. L'esprit humoristique qui se dégage des images de Dorra Dhouib et de sa série de dessous parfois affriolants, parfois ringards. L'esthétisme raffiné de Faten Gaddes qui a créé des chemises flottantes en fibres de verre ressemblant à des vêtements habités par une peau humaine. Le raffinement des châles-chats de Meriem Bouderbala qui rendent les femmes plus félines et plus douces. La créativité toujours étonnante et renouvelée de Nicène Kossentini, la vidéaste poète. Les rêveries de Wadi Mhiri et son art de métisser la photo, la céramique, les émaux. Le goût d'Insaf Saâda pour raconter des histoires de fée, des histoires de femmes, ici perdues au milieu du diktat de la mode.
Sortir des murs de sa galerie pour aller à la rencontre de nouveaux publics et gagner une plus large audience sont certes une démarche ambitieuse et généreuse. A condition bien sûr de ne pas faire trop de concessions. De ne pas laisser le commerce prendre le dessus sur l'art. Quelques jours après le vernissage d'Artfashion1, une profusion de présentoirs se réinstallent dans l'espace réservé au cheminement de l'exposition, désorientant les visiteurs et brouillant la piste des objets, qui se perdent désormais dans le fouillis des escarpins, des sacs, des robes et des costumes tarifiées à plusieurs millions.
Dommage également que les vitrines totalement réaménagées et magnifiquement bien illuminées par Faten Gaddes n'attirent pas les flâneurs dans cette zone commerçante qui se désertifie dès la tombée de la nuit…
Artfashion1 sera suivi par d'autres éditions sur le même thème. Il faudra la prochaine fois assumer des choix plus clairs : promouvoir l'art ou vendre des chaussures!


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