L'étude d'amélioration des performances du système de transport en commun dans le Grand-Sfax a été initiée en 2010 et clôturée en fin 2012. Cette étude a été élaborée en deux phases successives traitant respectivement le diagnostic de la situation actuelle et la proposition d'un plan d'actions à court terme. L'étude a commencé par un constat. L'analyse de la morphologie urbaine de l'agglomération de Sfax a fait ressortir trois grands problèmes. Il s'agit notamment de l'étalement démesuré et progressif de l'espace urbain, du déséquilibre entre le centre et la périphérie et la densification du bâti et le dépeuplement du centre. Ces problèmes, conjugués à l'incapacité du système de transport collectif à répondre aux besoins des déplacements pendulaires entre le centre et la périphérie, ont été à l'origine de la migration d'une partie de la clientèle de la Société régionale de transport de Sfax (Sorétras), en quête de meilleures conditions de transport, vers les taxis et les voitures particulières. D'après l'étude, cette situation a favorisé l'émergence informelle des taxis « collectifs » qui profite à la population en apportant un service plus compétitif que celui des bus de la Sorétras. La part modale du transport collectif par les bus de ladite société a passé de 28 % en 1996 à 20 % en 2010. La dégradation de la situation du transport collectif dans le Grand-Sfax est mise en évidence par certains résultats et constats. Bien que le parc de transport urbain dont dispose la Sorétras ait augmenté entre 1994 et 2010 à un taux moyen de 2.6 % par an, l'offre de transport collectif en véhicules-km n'a progressé durant cette période que de 0.7 % en moyenne par an. Cela signifie que le rendement du parc mesuré en kilométrage annuel moyen par véhicule est en régression. Ce parc qui compte 226 bus standards et articulés se caractérise par un âge moyen relativement élevé ( supérieur à 6 ans) et un taux de disponibilité très faible, ce qui explique son faible rendement. L'exploitation du réseau urbain de la Sorétras se caractérise par des amplitudes horaires limitées constituant ainsi un handicap de taille pour le développement d'activités nocturnes dans l'agglomération de Sfax, des fréquences assez faibles, des vitesses commerciales en perpétuelle dégradation surtout pour les lignes courtes, ainsi qu'une irrégularité des passages aux arrêts entraînant un temps d'attente excessif et des surcharges liées aux déplacements pendulaires. Tous ces indicateurs reflètent la mauvaise qualité du service offert aux usagers par la Sorétras et le grand travail à réaliser à ce niveau pour reconquérir la place qui lui sied dans le paysage urbain du Grand-Sfax. Les actions proposées pour améliorer le transport collectif ont pour objectif de juguler sa dégradation continue et d'améliorer son attractivité auprès non seulement de la clientèle captive mais aussi des utilisateurs des autres modes de transport (taxis, deux-roues et voitures particulières). Les actions proposées préconisent l'augmentation de l'offre, la restructuration du réseau, l'amélioration des conditions de correspondance physique et tarifaire, d'exploitation ainsi que la promotion des conditions d'attractivité du réseau. En ce qui concerne l'augmentation de l'offre, l'étude appelle à une extension du parc pour réponde aux besoins d'une clientèle qui devient exigeante et à l'exploitation de nouvelles dessertes qui seraient assurées par des minibus avec une haute qualité de service et desservant à partir du centre-ville les principaux centres urbains denses et les villes satellites. Pour ce qui est de l'amélioration de l'attractivité du réseau, ladite étude a proposé dans ce cadre d'améliorer davantage la couverture du réseau, d'assurer une meilleure tenue du matériel roulant, des arrêts et des stations terminales et d'accorder une importance capitale à la qualité de service rendue aux usagers. Ceci nécessite la communication aux usagers de toutes les informations nécessaires sur le réseau au niveau des arrêts et des stations, l'augmentation des fréquences et le respect des horaires. La promotion de l'attractivité du réseau exige également l'amélioration de la correspondance par une meilleure intégration physique et tarifaire ainsi que la formation des chauffeurs sur la conduite rationnelle des véhicules. Le coût global des actions proposées dans la présente étude s'élève à environ 5 millions de dinars tunisiens, dont 4.5 MD sont à la charge de la Sorétras. Ces actions sont réalisables sur une période de trois ans à partir de l'année en cours.