Le mois le plus court de l'année, février est aussi, depuis quelques années, le mois du court-métrage à Tunis. La tradition a été instaurée par l'Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique. En effet, voilà huit ans déjà qu'elle organise «Tunis tout court», une manifestation qui veut faire connaître une sélection des courts-métrages produits pendant la précédente saison. La moisson de cette année comporte 11 films, qui seront projetés à la salle Le Mondial du 28 février au 2 mars. La dynamique créée par les courts-métrages en Tunisie rompt avec la rareté des films longs. Les jeunes y trouvent, de surcroît, un champ d'essai et d'expérimentation qui les prépare à leurs projets d'avenir. Ce n'est, d'ailleurs, pas une coïncidence que la plupart des réalisateurs au programme en soient à leurs deuxième et troisième œuvres. On peut même affirmer que le court-métrage est en passe de devenir un genre à part entière en Tunisie, et pas seulement une passerelle qui mène au premier long-métrage. Les courts-métrages primés dans les festivals locaux et internationaux en témoignent, conséquence de la multiplication des compétitions officielles dédiées à ce genre dans nos festivals, notamment les Journées cinématographiques de Carthage. Nos jeunes réalisateurs ont donc réussi à s'imposer et commencent à cueillir les fruits de leurs efforts. C'est ainsi qu'une manifestation comme «Tunis tout court» trouve plus que jamais sa place dans le paysage culturel. Le public aura rendez-vous avec Bousculades, 9 avril 1938 de Saoussen Saya et Tarak Khalledi (15'), Les souliers de l'Aïd de Anis Lassoued (30'), La nuit de Badr de Mehdi Hmili (25'), Majnoun de Hazem Berrabah (25'), Les profondeurs de Youssef Chebbi (26'), Le moine en Djellabah de Youssef Hamid (26'), Le pourchassé de Imed Aissaoui (3'), Les fleurs de Twilit de Wassim Korbi (13'), Baba Noël de Walid Mattar (13'), Le Tunnel de Karim Souaki (20') et Boulitik de Walid Tayaâ (14'). La réflexion sur la réalité de la production cinématographique en Tunisie accompagnera, comme chaque année, la projection de films. Il s'agit, cette fois, d'une table ronde à propos du «scénario dans les fictions tunisiennes, entre absence de spécialistes et narcissisme des réalisateurs». Une question qui sera posée en présence de critiques, d'universitaires et de réalisateurs, dont Anis Lassoued, Slim Ben Cheikh, Tarek Ben Chaâbane, Kamel Riahi, Sonia Chamkhi, Karim Belhadj et Hassan Ben Othmane.