De vieilles rivalités ont surgi du passé pour venir insulter l'avenir de ... la sélection nationale Ils étaient tous les trois à l'Espérance de Tunis des années 80. Les deux premiers de véritables stars couronnées; le troisième arrivé grâce au travail et à la volonté. Dans le milieu du football, il est normal que des joueurs, vedettes ou pas, placent ça sur le plan personnel. Vieilles rivalités, peu importe qui en est à l'origine. Ce qui n'est pas normal par contre est que cette rivalité se transforme en haine, voire en règlements de compte. On en est arrivé là alors qu'au départ c'était une simple affaire de changement de sélectionneur après l'échec cuisant mais attendu de notre équipe nationale à la dernière CAN. Au début de cette affaire, Maaloul était le candidat préféré si ce n'est l'unique du président de la FTF. Selon nos sources, Wadii Jery allait désigner officiellement Maaloul le 6 février. Mais entre-temps, il y a eu l'assassinat de Chokri Belaîd. Le moment n'étant plus propice car il y avait une autre urgence : faire jouer la 8e journée du championnat ou la reporter. Et comme Nabil Maaloul a jeté son dévolu sur le poste, une vieille rivalité est remontée à la surface. Notre ami Dhiab Nul ne peut contester la qualité intrinsèque de Tarek Dhiab, le footballeur. Unique Ballon d'or tunisien, il a été nommé joueur du siècle. Nul ne peut mettre en doute aussi son courage lorsqu'il a tourné le dos à Slim Chiboub du temps où la parole, voire la pensée, était du domaine de l'interdit. On se souvient aussi de l'affaire de la main tendue du ministre Abdallah Kaabi que le Ballon d'or africain a refusé de serrer, ce qui lui a valu la colère du régime. Tarek Dhiab est-il intervenu dans la nomination du sélectionneur national? Si c'est la cas et en proposant Khaled Ben Yahia comme candidat du ministre, notre ami Tarek Dhiab aurait omis une chose capitale : les règlements de la Fifa interdisent formellement toute ingérence des Etats dans les affaires des fédérations. Un détail que Wadii Jery a utilisé à bon escient, puisqu'on ne parle plus de l'échec de la sélection à la CAN et de la réforme de notre football, mais de « décision courageuse », comme l'avait répété Maaloul lors de la conférence de presse de samedi dernier. Toutefois, Tarek Dhiab peut émettre un avis sur le sujet, non pas en sa qualité de ministre, mais celle de grand footballeur. Et comme le ministère est le bailleur de fonds de la FTF et de l'équipe nationale, il est de son droit de demander des comptes après l'échec dans le tournoi africain. Ce que le président de la FTF ne peut contester tant que la tutelle est son bailleur de fonds. «Plus insolent que moi tu meurs» Encore une fois, Nabil Maaloul n'a pas raté une occasion pour s'attaquer à ses détracteurs : «La décision du bureau fédéral était courageuse, surtout qu' il y'a des personnes parachutées qui sont venues de derrière». Sans les nommer, Maaloul a visé indirectement ses deux ex-capitaines à l'EST et en sélection, Dhiab et Ben Yahia. Ce dernier a été le dindon de la farce dans toute cette affaire. Khaled Ben Yahia, lui, a accepté de se porter candidat et s'est fait ridiculiser en se faisant convoquer pour un soi-disant entretien alors que les jeux étaient déjà faits en faveur de Maaloul. Khaled Ben Yahia a mal calculé son coup en acceptant de se porter candidat alors qu'il était clair depuis des mois que Maaloul avait jeté son dévolu sur l'équipe nationale. Une véritable campagne médiatique Lorsque les rumeurs convergeaient vers son intention d'entraîner l'équipe nationale, Maaloul avait déclaré que cela ne faisait pas partie de ses projets. Paradoxalement, une machine de « guerre » médiatique s'est mise en place. Sur les colonnes de certains journaux, on n'hésitait pas à lui consacrer des pages entières, allant même jusqu' à minimiser son limogeage de l'Espérance en prétendant que c'est son adhésion au parti « Nidaa Tounes » et non pas la perte du titre continental qui a poussé Hamdi Meddeb à se séparer de lui. A voir les plateaux télé et entendre ceux des radios, on demeure perplexe devant des journalistes amplement acquis au personnage de Maaloul. Et quand on se souvient de l'attaque préméditée d'une bande de jeunes scandant le nom de Maaloul contre l'équipe nationale à l'aéroport à son retour de la CAN, on a le droit de s'interroger s'il n' y a pas eu manipulation dans cette affaire de nomination de sélectionneur national. D'autant que Sami Trabelsi a parlé de complot orchestré par son successeur. Autant de zones d'ombre qui méritent éclaircissement. Une chose est sûre : l'affaire de la nomination du sélectionneur a pris une tournure extra-sportive, ce qui ne peut que porter préjudice à notre équipe nationale !