Un colloque international sur «Les perspectives de coopération régionale dans les pays du printemps arabe» démarre aujourd'hui à Sfax avec la participation d'une pléiade de chercheurs, d'universitaires et d'experts économiques de Tunisie, d'Egypte, d'Algérie, de Libye, et du Maroc. Cette rencontre, qui se tient durant deux jours, est organisée à l'initiative de l'Association de recherches pour le développement économique et social (Ardes), de l'Institut supérieur de gestion industrielle de Sfax (Isgis) et de la Fondation Friedrich Ebert. Le président de l'Ardes, Abdelfettah Ammous, a indiqué, à l'ouverture de ce colloque, que les révolutions du printemps arabe, qui sont nées du contexte des crises sociales, économiques et politiques, prônent la mise en place de systèmes politiques démocratiques et l'intégration économique des régions marginalisées. Il a, par ailleurs, indiqué que 25 rencontres et manifestations économiques ont été organisées dans le cadre de la coopération avec la Fondation Friedrich Ebert, faisant savoir que ces manifestations ont abouti jusqu'à présent à l'élaboration d'une dizaine d'ouvrages sur des thèmes socioéconomiques divers. Pour sa part, M.Emil Gerd Lieser, directeur régional de la fondation Friedrich Ebert pour le Maghreb, a déclaré que «les révolutions des pays du printemps arabe ont permis d'impulser la coopération régionale avec la société civile dans ces pays, notamment sur des thèmes divers liés à la politique et aux valeurs de dialogue, de démocratie et de développement». Au cours de la première séance de ce colloque, les participants ont passé en revue les perspectives de la coopération entre les pays du printemps arabe, à savoir la Tunisie, l'Egypte et la Libye. Dans ce cadre, le président du Centre de la Ligue des Etats arabes, et ministre plénipotentiaire, Belgacem Ghattassi, s'est interrogé sur les chances de réussite d'une coopération économique entre les pays du printemps arabe dans un contexte de plus en plus tendu marqué par des clivages idéologiques et des querelles politiques et partisanes. Confirmant cette vision plutôt critique et sceptique, Yassine Essid, professeur à l'Université de Tunis, a, dans une intervention intitulée «Cultures et mythes révolutionnaires», évoqué certains aspects de l'échec général au niveau politique et officiel en dépit des échanges et des mouvements spontanés des peuples arabes à travers les frontières. «Les statistiques sont des plus alarmantes, d'autant que les échanges économiques intermaghrébins ne dépassent pas les 2%», a indiqué, d'un autre côté, Faouzi Boussedra enseignant-chercheur à la Faculté polydisciplinaire d'El Jadida (Maroc) dans une communication intitulée «Coût économique du non Maghreb Arabe». Par ailleurs, l'universitaire algérien, Ahmed Henni, a rappelé l'importance du facteur temps dans la concrétisation du rêve des peuples maghrébins en termes de coopération économique, considérant que le «temps d'observation est consommé» et que les hommes politiques doivent en prendre conscience.