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La liberté encore et toujours !
Cinéma : Nadia Fani dans Même pas mal au Fespaco 2013
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 03 - 2013

Inédit en Tunisie, Même pas mal de Nadia Fani et Alina Isabel Pérez est en compétition dans la section, documentaires, au Fespaco, festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou qui a eu lieu du 23 février au 2 de ce mois. C'est une œuvre très personnelle qui raconte la lutte de la réalisatrice tunisienne contre le cancer, et la campagne de dénigrement dont elle a été victime, suite à la sortie de son film Laïcité Inch'Allah. Le parallèle entre ces deux combats, contre la maladie et contre la censure, est le fil conducteur de ce documentaire de 66 minutes qui suit la chronologie de la Tunisie, du lendemain de la révolution jusqu'aux élections du 23 octobre. Il s'agit encore et toujours de liberté, thème principal de la filmographie de Nadia Fani. En attendant que le film puisse être vu en Tunisie, la cinéaste a bien voulu nous accorder une interview.
Comment est née l'idée du film?
Le film s'est imposé à moi comme une évidence au fil des événements qui ont eu lieu en Tunisie. Sa genèse est un peu particulière. Avec l'avènement de la révolution, j'ai su que j'avais le cancer. Dans un premier temps, je me suis fait opérer et je passais mes nuits sur facebook pour suivre ce qui se passait en Tunisie. Après le 14 janvier 2011, je suis retournée au pays pour tourner. J'étais emportée par l'euphorie mais je ne sentais pas les choses, il y avait quelque chose d'étrange en moi. En fait, mon cancer s'est aggravé et j'ai dû suivre une chimiothérapie. C'était une évidence pour moi de présenter Laïcité Inch'Allah en avant -première à Tunis, mais les événements ont pris une autre tournure...
Pourquoi avoir opté pour une coréalisation et quel a été son apport?
Ce sont les images d'Alina Isabel Pérez qu'il y a dans le film. Elle me suivait pour faire un bonus pour le DVD de Laïcité Inch'Allah. Quand on a montré le résultat du making-off aux distributeurs, ils ont trouvé que ça pouvait faire un film à part. C'est ainsi que nous avons reconstruit le film un peu plus posément et que nous l'avions remonté.
Quelle a été la ligne directrice du film?
Il s'agit d'un parallèle entre les cellules cancéreuses qui habitaient mon corps et les cellules islamistes qui se multipliaient en Tunisie. Il m'avait semblé évident d'associer ma maladie à ce qui se passait dans mon pays. Je me battais donc sur deux fronts. Ainsi est née l'idée.
Comment avez-vous construit cette analogie?
Le film est construit d'une façon chronologique. Il a une temporalité linéaire. Les chapitres abordés intègrent le thème et suivent un certain rythme. Leurs titres sont annoncés par des «placards», clin d'œil à la révolution, avec des termes qui dénoncent ou qui revendiquent. Les prises de médicaments ponctuent le film, donnent le ton et expriment l'idée de l'accumulation.
Pourquoi est- ce que votre film n'a pas été dans la sélection des JCC 2012?
Vous êtes la première journaliste qui me pose la question. J'étais très déçue que vos collègues n'aient pas remarqué l'absence de mon nouveau film dans la programmation. Je l'ai pourtant proposé avec un autre documentaire. Ma demande à la direction des JCC est restée lettre morte.
En quoi c'est important que ce film soit vu en Tunisie?
Les films sont nécessaires au débat, dans la Tunisie aujourd'hui. Je trouve que Laïcité Inch'Allah qui exprime ma liberté de conscience est profondément respectueux des autres. Même pas mal aussi. C'est un film utile, parce qu'il expose les événements aux Tunisiens dans une autre démarche, en dehors de l'actualité diffusée dans les télévisions. De plus, je voulais que quelqu'un prenne en charge la réponse pacifique que l'on peut apporter à ces gens-là. Là est toute la différence entre le combat des progressistes et les autres. Le film existe pour prendre date.
Ne trouvez-vous pas qu'en déclarant votre athéisme, vous faites la même chose que les islamistes, à savoir ramener le religieux dans la politique et aller sur le terrain de l'identité?
Pas du tout, parce que la déclaration a été faite dans un contexte particulier et c'était pour montrer, à travers la violence des réactions, que nous avons un problème avec la liberté de conscience en Tunisie. Je respecte profondément les croyants et je suis admirative des gens qui ont la foi, malgré tout. En revanche, j'ai de la colère envers les islamistes, et pas les musulmans —je précise—, parce qu'ils mentent aux gens et sèment la confusion sur la laïcité.
Selon vous, d'où vient toute cette haine à votre égard et qu'on voit dans votre nouveau film?
D'abord, elle vient du fait que je sois une femme, qui s'exprime dans son individualité et qui se défend quand on l'attaque. Ce n'est pas dans leur logique et leur vision du monde. Au lendemain du départ de Ben Ali, deux projets de société sont apparus : un projet de société moderne et un autre archaïque.
A la fin du film, vous dites «la chimiothérapie de la Tunisie risque d'être longue», où en est-elle aujourd'hui, selon vous ?
La chimiothérapie n'a même pas encore commencé. Elle y sera quand le peuple se soulèvera de nouveau, et c'est ce que j'espère. Quand il comprendra enfin que l'on n'est pas en train de résoudre les problèmes socioéconomiques, mais que l'on est plutôt en train de se remplir les poches, comme à l'époque de Ben Ali.
Où en sont les plaintes contre vous et pourquoi ne pouvez-vous pas revenir en Tunisie?
Il y a six chefs d'accusation contre moi. Le comité de défense me dit que je peux rentrer au pays sans problème. Mais le procureur a fait passer la plainte. Je risque donc d'être interrogée ou arrêtée. Tant que les islamistes sont au pouvoir, je n'ai pas confiance.
Que se passerait-il si vous décidiez quand même de rentrer?
Je vous l'ai déjà dit, je serais arrêtée. Mais il y aurait sans doute une campagne internationale de soutien et les mauvaises langues diraient encore que je me fais de la publicité!
Cela dit, je souhaite tant rentrer au pays.


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