Un simple conseil fourni par le pharmacien pourrait aider le fumeur à s'armer de courage et à arrêter de fumer. Le sevrage tabagique continue d'occuper une place de choix dans les politiques de santé tant à l'échelle nationale que dans le monde. Un réel défi pour les structures de santé et surtout pour les fumeurs. Justement, la lutte contre le tabagisme nécessite des efforts encore plus renforcés, impliquant et les professionnels de la santé et les fumeurs-mêmes. Parmi les professionnels de la santé, susceptibles d'apporter le plus dans ce combat contre l'addiction, figurent les pharmaciens. Aussi, le rôle du pharmacien dans le sevrage tabagique constitue-t-il le thème capital sur lequel est centré le tout récent numéro de la revue trimestrielle de la société des sciences pharmaceutiques de Tunisie Essaydali. Malgré la découverte de nouvelles approches et astuces intelligentes, favorables au sevrage tabagique, ce dernier continue de poser problème. Arrêter de fumer n'est pas si évident que cela puisse paraître: rompre avec ses habitudes addictives et briser le maillon de la dépendance à la nicotine constitue une rude épreuve qui nécessite une prise en charge globale, prenant en compte aussi bien l'aspect psychologique que cognitivo-comportemental. Dépendance psychique, physique, comportementale Tel un piège psychologique et physique à la fois, la cigarette s'introduit dans le comportement des fumeurs pour devenir, par la suite, une source de dépendance. En 1623, Francis Bacon, philosophe anglais, qualifiait la dépendance à la nicotine comme un plaisir secret qui se manifeste par un sentiment de manque psychique et physique. En effet, la dépendance psychique à la cigarette revient à la stimulation, par le tabac, du système de récompense. D'autant plus que la cigarette agit sur la concentration, de telle sorte qu'une fois la cigarette consumée, le fumeur fait preuve de plus d'attention et de précision d'exécution. Or, en état de manque, tout devient compliqué, surtout avec l'apparition de symptômes désagréables, notamment l'anxiété et l'irritabilité. Il est également à noter que certains contextes sociaux comme les groupes d'amis, le lieu de travail ou autres suscitent plus l'envie de fumer. Des thérapies cognitivo-comportementales s'avèrent indispensables afin d'aider les fumeurs à changer leurs comportements. Le rôle du pharmacien s'avère souvent crucial dans la promotion de la culture du sevrage tabagique. Il l'est en raison de sa position première sur la chaîne des professionnels de santé; une position qui lui permet d'être à l'écoute du client et par conséquent d'aider ce dernier à prendre une décision difficile: arrêter de fumer. Il faut dire que le pharmacien est à même de guider le fumeur sur le chemin du sevrage tabagique à travers notamment une information détaillée sur les méfaits du tabac tant sur la santé que sur l'entourage familial. Des informations à vocation sensibilisatrice mais aussi des astuces intéressantes, susceptibles d'aider le fumeur à se préparer pour le projet du sevrage. D'autant plus qu'une allusion aux méfaits du tabac pour une personne présentant déjà certains malaises physiques comme la toux, le rhume, les troubles cardiovasculaires et respiratoires inciterait le client à penser sérieusement à arrêter de fumer. Une petite information sur l'effet de la fumée sur les enfants, inscrite sur le carnet sanitaire de l'enfant, est à même de changer le comportement tabagique des parents. Par ailleurs, et si le pharmacien est lui-même dépendant de la nicotine, il est appelé à donner l'exemple en commençant, notamment, par fumer en dehors du lieu de travail, de la voiture et de la maison afin de ne pas nuire à la santé d'autrui. Sa contribution à la réalisation du programme de l'OMS baptisé «Pour un monde sans tabac » serait grandement pertinente à travers la participation à des actions de sensibilisation dans le milieu scolaire et celui professionnel.