La cigarette tue. C'est du moins ce que confirment les spécialistes de la santé. En 2005, et d'après les chiffres publiés par l'OMS, le tabac est à l'origine de cinq millions de décès dans le monde. L'on estime même que le taux de mortalité dû à la consommation du tabac suivra une courbe croissante pour toucher plus de huit millions de personnes à l'horizon 2030. Ce qui est encore plus alarmant, c'est que la majorité écrasante des fumeurs est issue des pays en voie de développement. Le phénomène du tabagisme couvre, en effet, le tiers de la population âgée de plus de 15 ans. Il touche également les femmes et les adolescents. Et malgré son impact nocif, voire mortel, le tabagisme n'est paradoxalement pas pris au sérieux par certains systèmes de santé. Le sevrage tabagique demeure jusqu'à nos jours restreint à un nombre limité de la population mondiale. Seuls 5% des fumeurs bénéficient d'une prise en charge antitabac. En revanche, 40% des pays continuent à autoriser la consommation du tabac dans les milieux scolaires et hospitaliers. En Tunisie, le nombre des fumeurs s'élève à 1 700 000 personnes, âgées de 10 à 70 ans; un comportement qui donne près de 7.000 cas de décès. Il est à souligner que notre pays est jugé par l'OMS comme le pays arabe le plus consommateur de tabac avec une population tabagique qui touche 35% de la population. Depuis quelques années, une campagne antitabac a été lancée, visant à réduire ce taux à seulement 10%. Des mesures ont été prises à cet effet, notamment l'interdiction de fumer dans les restaurants et les cafés, ainsi que l'augmentation du prix des cigarettes; des mesures qui ont donné leurs fruits à l'échelle internationale.