Abderraouf Ayadi, président du mouvement Wafa, a déclaré dimanche à Monastir que «le mouvement Wafa plaide en faveur d'un gouvernement de rectification du processus de la révolution». Il a ajouté que le gouvernement sortant était «basé sur des considérations partisanes et sans un programme clair en relation avec le parachèvement du processus de la révolution». Abderraouf Ayadi a affirmé, lors d'un meeting où il a présenté les orientations et les positions de son parti sur les questions de l'heure, que le parachèvement de la rédaction de la nouvelle constitution et les futures élections ne constituent pas la priorité pour son parti qui place la reddition des comptes et la reforme au premier rang de ses préoccupations. «L'édification d'un système démocratique passe d'abord par la reddition des compte», a-t-il souligné. Il a ajouté que «la révolution a ouvert la voie vers l'instauration d'un Etat démocratique et l'édification d'une économie nationale et non d'un système économique dirigé par des familles». Il s'agit, a-t-il poursuivi, d'un projet de réformes basé sur le démantèlement de la corruption, qui avait été érigée en système, l'éradication de la dictature et la mise en place de nouvelles institutions. Le président du mouvement Wafa a, par ailleurs, fait remarquer que le peuple a besoin d'une justice d'Etat et non de la justice d'un régime, affirmant que la situation de la justice ne cesse de se dégrader et que des médias tentent, selon lui, de trancher des affaires qui sont du ressort du pouvoir judiciaire. Des habitants de Monastir ont observé un sit-in de protestation en même temps que le meeting, estimant que le président de Wafa avait insulté, selon eux, le leader Habib Bourguiba et qu'il «essaye de diviser les Tunisiens». Ils ont également expliqué que Abderraouf Ayadi refuse la neutralité des ministères de souveraineté, se demandant comment peut-il, dans ce cas, initier un processus démocratique.