Tout en se faisant flanquer de gardes du corps, des personnalités politiques portent désormais des gilets pare-balles. Circulez, y a pas menace! Rached Ghannouchi, le mieux protégé Accédant au vœu de certaines personnalités politiques désireuses de se protéger contre d'éventuelles tentatives de liquidation physique, et pour éviter que le drame de l'assassinat de Chokri Belaïd ne se reproduise, l'Etat a décidé récemment de mettre sous haute protection tous ceux, parmi la classe politique (tous partis et mouvements confondus), qui ont fait état de l'existence de menaces à leur encontre. C'est ainsi que ces derniers circulent désormais flanqués de gardes du corps à la carrure impressionnante, armés de revolvers et triés sur le volet parmi les agents de sécurité spécialisés dans les interventions de secours et dans l'art de museler «l'ennemi». Toujours en termes de sécurité, des éléments de cette brigade spéciale, sortis d'écoles tunisienne et étrangère, sont connus pour leur expérience consommée dans ce domaine, fruit d'un dur apprentissage du métier sous le régime policier de Ben Ali. Gilet pesant Non contents de cette protection musclée, les bénéficiaires de ce privilège parmi nos politiciens se sont vu, par-dessus le marché, doter de gilets pare-balles qu'ils peuvent endosser quand bon leur semble. Importé de l'étranger, cet équipement défensif, signalent des experts en la matière, a fait la preuve de son efficacité tant en Europe, en Asie qu'aux Etats-Unis où, çà et là, il a fait avorter plusieurs attentats visant de hautes personnalités politiques et des hommes d'affaires de renom. Or, le hic est que nos politiciens, exception faite pour Ben Ali, n'ont presque jamais porté, par le passé, ce genre de gilet. S'en accommoder semble donc s'apparenter à une... corvée pour des corps — il est vrai — généralement vieillissants ! Et ce n'est pas un hasard si cela a fait dire à l'un d'entre eux que, «curieusement, j'ai pris du poids avec ce sacré gilet» ! Rached Ghannouchi, «number one» Ainsi bien protégés et «entre de bonnes mains», les bénéficiaires de ces deux privilèges peuvent maintenant aller tranquillement aux meetings et réunions, se payer un week-end dans un hôtel et même... siroter son express dans un café de la place... en attendant des jours meilleurs ! Cependant, ce «luxe», inespéré par les temps qui courent, est loin d'être permis pour certains poids lourds de notre scène politique dont, en premier lieu, l'homme fort d'Ennahdha, Rached Ghannouchi. En effet, il s'est avéré que ce dernier est considéré comme «le mieux protégé», d'autant plus qu'il bénéficie de la protection rapprochée la plus imposante, avec cortège sécuritaire, body-guards à gogo et barrages policiers pour lui faciliter la circulation, sans oublier les nombreuses patrouilles policières affectées, de jour comme de nuit, pour la garde de son QG et de sa nouvelle résidence familiale du côté de la Cité Ghazala. Un proverbe français ne dit-il pas que «prudence est mère de sûreté» ? A méditer...