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Redoublement : les vrais risques pour un gouvernement
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 03 - 2013


Par Fethi FRINI
Ce serait, des fois, pour le bien de l'élève, dit-on, mais redoubler une classe peut lui faire beaucoup de mal : démotivation, perte de confiance, mauvaise estime de lui-même, entre autres. A un désarroi qui dépasse déjà le cadre de l'école, qui touche plus d'une institution, plus d'un domaine, plus d'une catégorie, une réponse très scolaire, le redoublement, est ainsi apportée par le parti majoritaire Ennahdha, emportant dans son sillage l'adhésion des autres formations dans la coalition au pouvoir. S'agissant de constituer un nouveau gouvernement, l'on n'a pas trouvé une meilleure idée que de reprendre les mêmes, à deux ou trois exceptions prés, et de recommencer. L'imagination au pouvoir, en somme. L'on ne sait encore si c'est de la politique un peu trop politicienne, pour parer au plus pressé ou bien alors en désespoir de cause. Au fait, et à l'origine, serait-ce bien, un sale coup du sort, ou alors un mauvais œil, si ce n'est encore une malédiction? Et la baraka, y croire encore, ou ne plus y croire ? Et la guigne, dans tout cela? Toujours est-il qu'une décision aussi grave, prise ainsi en extrême urgence, présente certainement des risques incalculables, aux lendemains toujours incertains. Disons bien qu'à cœur vaillant, rien d'impossible. Et continuons plutôt de croire, avec ceux-là mêmes qui ont pris la lourde charge de nous gouverner pour un temps encore, animés, qu'ils ont toujours été, par une foi inébranlable en leurs propres capacités et, un peu moins, en nos compétences et en nos élites ? Sinon, et quoi qu'il en soit, comment redoubler de classe efficacement, comment saisir cette seconde chance, comment se tirer d'affaire sans trop de dégâts? Car redoubler présente de vrais risques, pour les formations politiques dans la coalition au pouvoir, sinon au péril même de leur vie politique, cela s'entend...
Faire du redoublement une année utile
Il demeure vrai, il est toujours possible pour notre gouvernement provisoire, enfin reconstitué puis reconduit par M. Ali Laârayedh, de faire du redoublement une année utile. Parce qu'un redoublement, après un échec, encore lourd à assumer, ne serait efficace que lorsqu'il est bien accepté, par le ou les partis au pouvoir, toléré par l'opposition et admis surtout par le peuple.
Cela dépend d'abord de l'état d'esprit du principal intéressé, en l'occurrence le parti Ennahdha, du soutien tout relatif d'ailleurs de ses fervents partisans ou du moral en dents de scie de ses troupes surtout. Ensuite, peut-être bien avec l'adhésion, indéfectible encore, des trois ou quatre formations politiques dans la coalition gouvernementale et en dépit de la suspicion, somme toute légitime, des autres formations dans l'opposition, se présentant encore en rangs dispersés. A ajouter à leur crédit, enfin, les attitudes ,somme toute compréhensives, de la masse électorale, dans son ensemble, faces aux vicissitudes de la vie politique, les choses, nous l'espérons beaucoup plus pour eux, évolueront alors dans le bon sens.
Tout cela et bien d'autres encore, semble-t-il, constituent autant de facteurs positifs, de rééquilibre surtout, à mettre à l'actif de notre gouvernement. La balle est désormais dans son camp : à lui de faire avec, de se démerder avec et, des fois, de se débrouiller seul surtout, pourvu qu'il nous tire de cette mauvaise passe, de ce goulot d'étranglement. Et au plus vite. Parce que, voilà, depuis plus d'une année l'on vit dans la tourmente et, n'exagérons rien, l'on est bien au bord de la crise de nerfs. Il lui faut, à ce sacré gouvernement, mettre toutes les chances de son côté pour assurer la réussite en fin d'année... scolaire et, par-dessus tout, assurer au pays, encore meurtri, une issue salvatrice, pour ne pas dire heureuse. A se dépenser aussi sans compter mais ce sera, cette fois-ci, pour le bien commun. Pour qu'il puisse négocier les virages les plus périlleux et réussir les meilleures solutions possibles, Et compter encore sur nous autres, ou du moins sur une partie appréciable de l'électorat et, peut-être bien, sur la baraka divine, en vue d'être fin prêst pour le tout prochain rendez-vous électoral. L'heure n'est plus aux atermoiements ni aux tergiversations. Ni aux faux-fuyants.
Cette année, notre gouvernement redouble !
En effet, cette année, au vu de ses résultats scolaires décevants, notre gouvernement redouble sa classe ! Comment lui éviter le sentiment d'échec et faire de cette grave décision un évènement positif ? Tout ce que vous devez savoir pour... Euh, voilà, très succinctement, en trois points, de précieux conseils que nous refilons, à toutes fins utiles, à la nouvelle équipe gouvernementale, à laquelle nous souhaitons vivement la réussite, sans trop de heurts ni de malheurs, à cette nouvelle épreuve.
1/ Avoir une attitude positive
Tout comme dans l'enseignement, le redoublement ne peut être efficace qui si les membres du nouveau gouvernement reconduit sont hypermotivés, avant toute chose, étant entendu que la motivation occupant de nos jours une place de premier plan dans une organisation, fort déterminante, par ailleurs, pour la productivité chez les grands commis comme chez le commun des employés de l'Etat.
A condition encore qu'ils considèrent ce redoublement non pas comme une lourde sanction, ou une cruelle disgrâce mais comme une chance inouïe, sinon une occasion providentielle : celle de combler ses lacunes dans certaines matières, d'acquérir davantage de maturité, d'accroître sa visibilité, de faire preuve davantage de transparence ou de réaliser ce qui leur tient encore à cœur, dans l'intérêt bien compris de la Nation.
Nous leur conseillons, par ailleurs, de se doter d'une image de bon élève dès le départ, de se détacher des mauvaises graines, d'éviter de fréquenter les cancres tout au fond de la classe et de se fixer de nouveaux objectifs, coller davantage à la réalité, se tenir constamment au diapason du peuple et demeurer au fait du progrès, de la modernité et de l'innovation sans renoncer pour autant aux authentiques valeurs ancestrales partagées par tous...
2/Négocier les bonnes conditions de réussite
Pour que les membres du nouveau gouvernement ne perdent pas leur temps et s'attellent aussitôt à la lourde tâche qui leur incombe, en un laps de temps relativement court, encore faudrait-il être animé de bonnes intentions, présenter des engagements fermes, offrir de solides garanties auprès du peuple, seul et unique dépositaire de la souveraineté et dont vous tirez toute la légitimité dans l'exercice de vos hautes charges.
Il est préférable, conseillent les pédagogues, de ne pas redoubler avec les mêmes enseignants... Bon, lorsque cela arrive, faire un effort et ne pas donner surtout le même travail aux redoublants. Exiger aussi que le ministre soit dans une classe d'un bon niveau, sans chahuteurs au fond de la salle. Etre également plus exigeant avec eux, pour les stimuler, et leur éviter démotivation, ennui et démission. Certains feraient mieux, de même, de ne pas redoubler dans le même gouvernement, comme ceux qui ont failli à leur mission ou ceux qui se trouvaient en conflit avec les principaux animateurs de l'équipe gouvernementale. La discipline gouvernementale, vous en faites quoi, voyons voir ? Au début, les redoublants auront de bonnes notes, généralement, car ils vivront encore sur les acquis de l'année précédente, peu élogieux certes, mais il leur faut bien faire avec.
Il leur faut, particulièrement, éviter de se reposer, encore moins de s'endormir sur leurs lauriers, sous peine de voir ressurgir les difficultés auxquelles on se heurtait un an auparavant. Il leur faut travailler régulièrement dans toutes les matières et en profiter pour approfondir les leçons de l'année précédente.
3/Etablir de vrais dialogues tous azimuts
Renouer avec le peuple, tant dans sa globalité que dans sa diversité, tout d'abord, et puis s'engager dans de bonnes relations avec les acteurs politiques, avec la société civile, avec les gens des médias, sans exception aucune. Autant que faire se peut ,ma foi, pour ne plus les avoir sur le dos, encore une fois. Un élève, euh, un membre du gouvernement, qui redouble doit se sentir, par ailleurs, soutenu par son entourage immédiat, par sa famille politique sinon par ceux qui l'ont porté au pouvoir. D'où la nécessité de négocier le redoublement non seulement avec qui l'on partage le pouvoir, mais aussi avec le peuple, répétons - le encore une fois, seul dépositaire de la souveraineté et unique finalité de toute action politique ; le redoublement étant considéré, par ailleurs, comme un contrat dans lequel le gouvernement s'investit, et qu'il devait, en fin de compte, respecter ses clauses, en ces termes : honorer ses engagements vis-à-vis du peuple, dans toutes ses composantes. Il en serait payé en retour, soyons-en sûr, et largement.
En travaillant sur de telles bases, enfin, l'on est d'autant plus motivé et l'on se retrouve parmi les meilleurs et l'on aurait de fortes chances d'emporter la mise, une seconde fois. Autrement, un deuxième échec, cuisant celui-là, pour la nouvelle équipe gouvernementale, ne lui serait d'aucun secours, et hypothéquerait même ses chances, déjà minimes ,cela dit en passant, de briguer un nouveau mandat. Autant de solutions pour le nouveau gouvernement pour optimiser les vrais risques : n'ayez plus peur des risques, ô Gouvernement, mais prenez-les par les cornes... et tordez-leur le cou !


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