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Drones US dans notre espace aérien?
Lutte contre le terrorisme dans le Grand Maghreb
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 03 - 2013

L'Oncle Sam est fermement décidé à combattre Al Qaïda au Maghreb islamique, quitte à le faire en dépit des réticences de certains pays. Advienne que pourra !
Depuis que Bush junior a ordonné le déclenchement de la guerre contre le terrorisme au lendemain du drame du 11 septembre, les Etats-Unis se sont embarqués dans un formidable programme de mobilisation tous azimuts dont l'objectif final est de torpiller les bases de la nébuleuse intégriste éparpillées un peu partout dans le monde. Pour prouver son ras-le-bol, ainsi que la profondeur de son orgueil et son attachement indéfectible à protéger sa sécurité nationale, l'Oncle Sam s'est alors tout permis : envahissement d'un pays souverain (Irak), envoi de dizaines de milliers de GI's en Afghanistan, mise en service d'un terrible arsenal d'armes sophistiquées, et lancement de son armada d'agents secrets de la CIA et du FBI dans les pays dits «à haut risque» parce qu'abritant des groupuscules terroristes. Bref, que n'a-t-on fait au pays des yankees pour témoigner à la fois de son irritation et de sa détermination à relever l'un des plus audacieux défis de son histoire. Près de 11 ans après, les Américains, de l'aveu même de leurs éminents experts en matière de renseignements, se sont rendu compte que leur combat contre Al Qaïda ne se gagne pas sur le sol où leurs pertes humaines ne se comptent d'ailleurs plus, mais bel et bien dans le ciel. D'où justement l'avènement des fameux drones US. Avions furtifs sans pilote, dotés d'équipements puisés dans la plus haute technologie moderne, ces derniers ont tôt fait de récolter un éclatant succès, à la faveur de leur étonnante efficacité magistralement traduite par des collectes de renseignements et des frappes qui ont fait mouche. Mais, au-delà de leur bilan tout à fait flatteur, comme en témoigne au moins l'élimination de gros caïds d'Al Qaïda, notamment en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen et en Iran, il est maintenant établi que les drones sont devenus la principale force de frappe des Américains dans leur lutte contre le terrorisme. La France, bien que puissance mondiale de renom, vient d'y avoir recours, en sollicitant le concours précieux des drones US pour soutenir son intervention militaire au Mali.
Le Maghreb «se dronise»
«Envahissants», ces drones «en roue libre» s'approchent désormais de notre espace aérien, comme aimantés par l'odeur nauséabonde du terrorisme qui...pue à nos frontières. Ils s'amènent non comme un intrus ou un violeur de souveraineté nationale, mais bel et bien comme un mal nécessaire, voire comme un sauveur inespéré. Thèse que l'Algérie n'a pas tardé à épouser, en autorisant leur survol dans la foulée du dernier drame de prise d'otages dans un complexe gazier. L'ambassadeur américain à Alger, M. Henry Incher, est allé jusqu'à proposer récemment le renforcement de la présence des drones US dans l'espace aérien algérien, afin de mieux surveiller le mouvement des jihadistes aux frontières du pays avec la Tunisie, et plus particulièrement avec le Mali, s'agissant — il est vrai — de zones dites sensibles, parce que servant de transit des armes et de points de passage privilégiés pour les acolytes d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Si l'Algérie a finalement accepté de se mettre à l'heure des drones, en dépit du ««niet» inévitable des partis islamistes très actifs dans l'opposition, c'est parce qu'elle savait pertinemment qu'elle gagnerait beaucoup en contrepartie.
D'ailleurs, pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître, les premières apparitions des drones US dans l'espace aérien algérien ayant porté leurs fruits, avec la diffusion non-stop de renseignements «top secret» qui ont permis, entre autres exploits, d'élucider l'énigme de la fameuse prise d'otages de Aïn Tignotirine, de faire avorter l'infiltration, via le Mali, d'un grand nombre de jihadistes et de découvrir, avant de les bombarder, des camps d'entraînement terroristes.
C'est aussi grâce aux renseignements US qu'il a été permis de remonter d'importantes pistes et caches d'armes et de munitions d'Aqmi détectées d'abord en Algérie et plus tard, les investigations et recoupements aidant, en Tunisie.
C'est également grâce à ces drones que la France a pu infliger aux jihadistes actifs au Mali des pertes plus lourdes que prévu. C'est que les Américains, poussés par l'homme fort et responsable du brûlant dossier de la lutte contre le terrorisme au Pentagone qu'est M. Daniel Benjamine, sont persuadés que pour mieux étouffer les visées expansionnistes d'Al Qaïda dans le monde, rien ne vaut l'usage des drones qui, techniquement, se sont avérés l'arme la plus percutante pour espérer neutraliser un ennemi de plus en plus redoutable tant par ses effectifs indéterminés (et indéterminables pour certains experts) que par son arsenal militaire. C'est justement ce dernier constat qui intrigue et inquiète le plus dans la conviction de la Maison-Blanche.
En effet, outre les armes qu'on sait (obus de char, fusils de précision, lance-roquettes, engins explosifs artisanaux, fusils d'assaut américains de la célèbre marque M16, ceintures d'explosifs, cocktails Molotov, etc.), ce sont les armes sophistiquées tombées aux mains des jihadistes qui représentent désormais un vrai casse-tête pour les Américains dont les premières conclusions ont révélé que ces armes proviennent essentiellement des stocks récupérés par Al Qaïda dans plusieurs pays dont l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak, la Syrie, le Mali, l'Algérie et la Libye.
A bien y voir, les Etats-Unis, en citant ces deux derniers pays, lancent un signal clair à leur voisin... la Tunisie, à savoir que celle-ci est, elle aussi, dans la spirale terroriste et doit, par conséquent, ouvrir (c'est déjà fait ?) son espace aérien aux drones US. Offre qui risquerait, en traînant en longueur, de se transformer en ordre, pour au moins cinq raisons, à savoir :
1- La vulnérabilité persistante de nos frontières avec ces deux pays.
2- La prolifération, d'une ampleur jamais égalée, de la circulation des armes et munitions dans nos murs.
3- L'hypothèse de l'acheminement en Tunisie d'armes sophistiquées sur lesquelles auraient fait main basse les hommes d'Aqmi dans le puissant arsenal de Gueddafi.
4) L'éventualité de l'existence, dans notre pays, de cellules dormantes montées clandestinement par les jihadistes et qui pourraient exploser à tout moment.
5- Le nombre sans cesse croissant (12 mille, selon un bilan officieux) de jeunes Tunisiens ayant opté pour le «jihad» en Libye, au Mali et en Syrie dans la foulée de leurs prédécesseurs ayant combattu en Irak et en Afghanistan et dont certains ont achevé leur aventure dans la célèbre prison de Guantanamo.
Welcome
A ces cinq facteurs, on a failli omettre d'ajouter un sixième, à savoir que les Américains, sans doute l'esprit revanchard aidant, n'oublieront pas de si tôt l'attaque de triste mémoire perpétrée, l'année dernière, contre leur ambassade à Tunis et sur laquelle toute la lumière n'a pas encore été faite, en dépit de certaines arrestations. Un goût d'inachevé qui a tout, en matière de perfection, d'un constat d'impuissance.
Pour récapituler, disons, sans la moindre hésitation, que tout porte à croire que les drones US sillonneront un jour notre espace aérien.


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