Adopter un ton polémique, voire agressif à propos de tout et de rien, est de mise aujourd'hui et par les temps qui courent. Le ton revanchard domine les débats et les dissensions les plus banales engagées à n'importe quelle occasion. C'est dire jusqu'à quel point le citoyen tunisien le plus ordinaire est désemparé, affecté et sérieusement ébranlé dans ses certitudes et ses convictions. Le doute quant à ses chances de s'en sortir sans laisser des plumes a fini par le gagner et lui faire perdre ses illusions sur une éventuelle issue à cette crise plus que traumatisante. Une crise qui a rattrapé et atteint ce que nous avons de plus cher, nos enfants. L'on comprend dès lors leur recours aux barbituriques et autres drogues qui leur assurent une évasion et une fuite en avant. Ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années, faute de vigilance de la part des parents et du laxisme observé par les autorités. Le stress et les perturbations provoqués par les problèmes et le rythme de la vie quotidienne, marquée par une violence aux débordements incontrôlés et non contenus, risquent fort de nous précipiter dans le chaos. A nous et à toute la société de parer à cette éventualité et de nous prémunir contre ce risque aux effets dévastateurs. On ne le répétera jamais assez, le Tunisien se fait du mouron et c'est légitime. Il craint pour son avenir, pour les siens et pour son pays. Paix à Dieu que cette situation prenne fin sans plus tarder. Les politiques devraient revoir leurs choix et options et, par la suite, se remettre en question. Mettre une sourdine à leurs revendications qui n'en finissent pas est une priorité urgente et absolue si vraiment ils veulent se montrer dignes de la confiance que le peuple a placée en eux. Rétablir le sentiment de sécurité parmi le peuple est une mission sacrée qu'ils doivent obligatoirement mener sans plus tarder.