Les Keffois ont justifié leur absence conformément à l'article 171 des règlements généraux de la FTF. Le match CAB-OK de dimanche dernier n'a pas eu lieu faute de présence des Keffois au Stade de Bizerte à l'heure fixée. Le rôle de l'arbitre s'est donc limité à prendre acte de cette absence sur le terrain et à la mentionner sur la feuille du match (article 170 des règlements généraux). Logiquement, ce match CAB-OK aurait dû être reporté le plus naturellement du monde par la Lnfp jusqu'à ce que le CAB ait disputé les deux matches de retard qu'il accuse face à l'EST et à l'ASM. Cette mise à jour du calendrier aurait mis tous les protagonistes sur un pied d'égalité et la compétition aurait gagné en transparence et en crédibilité et personne n'osera même insinuer qu'elle a été faussée. Mais la requête de l'OK auprès de la Lnfp et de la FTF était demeurée lettre morte, comme l'ont été d'ailleurs ses demandes de lui épargner la désignation d'arbitres connus qui l'ont lésé plus d'une fois dans le passé. Il a fallu une panne mécanique du bus emmenant dirigeants, staff technique et joueurs à Bizerte pour qu'il y ait justice et que le match ne soit pas joué à la date imposée à tort et contre vents et marées par la Ligue en dépit d'ailleurs de l'accord de principe donné par le CAB pour le reporter à une date ultérieure. La panne survenue a été dûment constatée par la Garde nationale, ce qui est une preuve irréfutable justifiant l'absence des Keffois à l'heure du match et qui obligera la Ligue à redésigner ce match et lui fixer une nouvelle date (article 172). Au grand dam de son porte-parole, Hamed Maghrebi, qui s'est permis sur le plateau de Dimanche Sport d'évoquer un éventuel recours à l'article 173 pour faire perdre le match à l'OK par forfait, par le fait «qu'au cours des quatre dernières journées du championnat, aucun justificatif n'est pris en considération et toute absence entraîne la perte du match par forfait...». Quand on est mandaté pour veiller à la bonne application des règlements sportifs, on doit se renseigner jusqu'au bout et surtout on apprend à lire. Car l'article 173 concerne et ne peut concerner qu'un championnat à phase unique (26 journées pour 14 clubs et 30 pour 16) et qu'il ne peut s'appliquer en aucune manière à un championnat à deux phases avec play-off et play-out comme c'est le cas exceptionnellement cette saison. Au moment où on est à deux journées (le CAB en est à cinq) de terminer la première phase et on s'apprête à entrer dans une deuxième phase avec encore plusieurs journées à disputer, on n'est pas en droit d'en déduire qu'on est entré «dans les quatre dernières journées du championnat» auxquelles fait référence l'article 173. Dans un bras de fer qu'elle aurait pu éviter et qu'elle a perdu, la Ligue n'a pas intérêt à emprunter un faux chemin réglementaire pour sauver la face. Ça ne mettrait que davantage d'huile sur le feu à l'instant où nous avons tous besoin de plus de sagesse, de sérénité et d' «éviter une justice sportive à deux vitesses pour mener ce championnat à bon port».