La vitesse continue encore à faire des victimes sur les routes. Voulant arriver à destination en un minimum de temps, certains conducteurs n'hésitent pas, en effet, à appuyer sur le champignon faisant fi du code de la route et mettant en péril leur vie et celle des autres. Une infrastructure routière défectueuse peut constituer aussi un risque d'accident pour les automobilistes. D'après les dernières statistiques —exposées lors du séminaire sur la sécurité routière organisé récemment à Tunis par le ministère de l'Equipement en collaboration avec les différents intervenants—, 8.509 accidents ont été enregistrés en 2011 soit une diminution de 4,5% par rapport à l'année précédente, ce qui a causé la mort de 1.485 personnes (+22,8%) et 12.653 blessés (+1,26%). Il s'est avéré que la vitesse est à l'origine de 91% des accidents mortels contre 16% pour le dépassement illégal et 16% également pour le traversement de la route. Commentant les statistiques, M. Mohamed Salmane, ministre de l'Equipement, a mis en exergue l'importance et la nécessité de mettre en place au sein de son département un système réservé à la sécurité routière. Un projet cohérent permettant le développent des opérations d'inspection et d'audit routier est d'ailleurs en cours d'institution dans le but de fournir les meilleures conditions de circulation aux usagers de la route. Le réseau routier numéroté qui s'étend d'ailleurs sur près de 20.000 km assure le déplacement d'une grande partie des personnes et de 80% des marchandises ainsi qu'un trafic de plus en plus dense des véhicules lourds. D'où la nécessité d'effectuer la maintenance et la consolidation de ce réseau. Dans ce cadre, le ministère a déjà a élargi 62% du réseau routier à plus de 7 mètres, taux qui sera porté à l'horizon 2016 à 70%. De plus, le bitumage a concerné près de 40% du réseau routier numéroté dont plusieurs tronçons ont fait l'objet d'une modernisation dans le souci de fournir une meilleure visibilité aux conducteurs. Les carrefours à l'intérieur et à l'extérieur des centres urbains ont bénéficié, eux aussi, d'un aménagement de la part des services du ministère de l'Equipement qui a renforcé l'installation des signalisations routières horizontales et verticales tout en étendant l'éclairage public sur plusieurs points y compris au niveau des virages, des entrées des villes et certains tronçons des autoroutes. Les passages réservés aux piétons ont été généralisés et 52 points noirs traités. Traitement des points noirs Ce n'est donc pas par hasard que tous les programmes exécutés par le ministère tiennent compte du volet relatif à la sécurité routière. Les projets concernent les autoroutes, l'aménagement et la consolidation des routes, le développement du réseau régional, les routes périphériques, les échangeurs, les ponts et les passages supérieurs pour les piétons. Les fonds alloués pour les travaux ont connu un accroissement passant de 40 MD en 2005 à 77.5 MD en 2013 dont 39 MD destinés à renouveler la couche superficielle des routes et près de 5 MD pour fournir les signalisations en plus du traitement des bas-côtés et des trous béants. Cependant, plusieurs automobilistes se plaignent des dos d'âne destinés à ralentir la vitesse notamment près de certains établissements comme les écoles et les hôpitaux. A ce sujet, le ministre estime que ces ralentisseurs de vitesse, aménagés conformément à un arrêté conjoint entre les ministères de l'Equipement et de l'Intérieur, ne sont pas adaptés à la vocation de certaines autoroutes, ce qui risque de causer des accidents. Ce qui suppose qu'avant d'aménager de tels ralentisseurs, il s'agit de bien étudier le site et d'opter pour d'autres solutions appropriées selon la nature de la route et son environnement. A noter que le ministère est actuellement en train d'élaborer plusieurs études relatives au traitement des points noirs connus par la fréquence des accidents avec une enveloppe de l'ordre de 38,5 MD. Les projets concernent les gouvernorats de Tunis, Ben Arous et Siliana. En outre, un montant de 20 MD a été alloué pour le traitement de 33 autres points noirs dans neuf gouvernorats. Malgré le travail effectué par la police de la circulation, la Garde nationale, l'Observatoire national de la circulation et l'Office national de la Protection civile, en coordination avec les services du ministère de l'Equipement pour fournir les conditions aisés à la circulation, les accidents sont encore en nombre élevé et causent des décès et des blessés. Du chemin reste encore à parcourir pour l'aménagement et la modernisation des routes sans oublier, bien sûr, le rôle primordial des usagers de la route qui sont appelés à respecter le code de la route en évitant l'excès de vitesse ainsi que le dépassement illégal, et la conduite en état de fatigue.