![if !vml]![endif]Chaque année, en pareille période, les pouvoirs publics lancent une campagne de prévention contre les accidents de la route. Alcool au volant, vitesse, port de ceinture, tous les motifs sont évoqués pour expliquer les accidents et les morts sur nos routes. S'il est indéniable que le conducteur a une très sérieuse responsabilité quand aux accidents de la route (des plus graves aux simples accrochages), il n'en demeure pas moins que je n'ai jamais vu aucune campagne (qu'elle émane des pouvoirs publics ou de la très dynamique Association de prévention routière) épinglant l'état de nos routes et l'infrastructure mise en place par nos mairies pour justifier les accidents. Regardez par exemple l'état de notre autoroute A1 dans son tronçon Tunis-Hammamet. Je ne parle pas du fait qu'elle ne soit pas éclairée (malgré le grand flux toujours croissant qu'elle connaît) ni du fait qu'elle n'est pas encore à trois voies. Je parle de son état, de l'état du bitume. Sur un autre plan, je remarque que l'on parle très souvent des morts sur la route, quand il s'agit d'accidents. On n'évoque quasiment jamais les dégâts matériels de ces accidents. Pourtant, ces dégâts font très mal. Nettement moins mal que la mort, certes, mais cela fait mal quand même et cela mérite que l'on s'y attarde un peu. Et là aussi, la responsabilité des pouvoirs publics est engagée, tout comme celle des conducteurs. Prenez par exemple l'avenue Mohamed V ou encore cette avenue menant vers la Cité Ennasr depuis les Menzah VI, VII et VIII. Il s'agit de grandes avenues à très grand trafic, de jour comme de nuit, à double sens. Les deux sens sont séparés par une ligne continue qui, théoriquement, ne doit même par être chevauchée. En pratique, les conducteurs n'hésitent cependant pas à la franchir régulièrement provoquant des coups de freins stridents et des accidents coûteux. Coûteux pour le réfractaire, mais aussi pour le conducteur discipliné dont le seul tort a été de se trouver face à un chauffard et pour la communauté qui paie en devises les pièces détachées. Nos conducteurs sont ce qu'ils sont, insensibles à un code de la route censé nous protéger tous, il serait bon que les pouvoirs publics (ministère de l'Equipement et mairies) prévoient des solutions pour obliger ces chauffards à respecter le code. Pour les avenues sus citées, il serait bon de prévoir des piquets au milieu de la route tout au long de la ligne continue. Ces piquets, qu'on voit dans plusieurs pays européens, empêcheront tout dépassement dangereux et tout demi-tour sur place. Ils nous feront épargner énormément de dégâts matériels dont le coût pour les individus et la communauté est nettement supérieure aux piquets eux-mêmes. Ils obligeront les chauffards le respect des queues d'automobiles en heure de pointe. Autres piquets, que l'on peut prévoir, avant les feux de signalisation. Beaucoup d'automobilistes font peu de cas des files d'attentes et vous doublent à droite ou à gauche juste avant le feu pour ne pas devoir attendre cinq minutes de plus. Des incivilités qui nous font honte, certes, mais puisque certains de nos automobilistes sont indisciplinés, apprenons leur la discipline de force ! La méthode a montré ses preuves. Regardez les ralentisseurs, ils ont bien obligé les automobilistes à réduire leurs vitesses. Il en sera inévitablement de même avec ce genre de piquets. Il y va de l'intérêt de tous. Absolument tous ! R.B.H.