La nouvelle s'est propagée vendredi comme une traînée de poudre : le secrétariat général du gouvernement aurait envoyé une lettre à Slim Riahi, président du Club Africain et de l'Union patriotique libre. Lettre qui le met en garde contre le cumul entre les deux tâches. Et qui le somme de choisir entre la responsabilité partisane et la responsabilité sportive, et ce, conformément à une circulaire signée par le gouvernement en septembre 2011. Nous apprenons également que Slim Riahi a décidé de faire appel à une commission juridique pour étudier l'écrit officiel du secrétaire général du gouvernement appelant le président du parti de l'Union patriotique libre à quitter la présidence du club de Bab Jedid. Cette note ne manquera pas d'attiser débat et polémique dans les tout prochains jours. Pour des raisons diverses, dans la mesure où cela touche au côté juridique, éthique, politique et sportif. Un débat et une polémique de plus à une période où on ne manque ni de débats et, encore moins, de polémiques. Et si cette démarche apostrophe à plus d'un titre, elle n'en pose pas moins des questions objectives. La première, c'est de savoir pourquoi maintenant, alors que la circulaire est en date de septembre 2011. La seconde remarque à faire, c'est que l'esprit même de cette circulaire est en harmonie avec tout ce que ceux qui aiment le sport et s'y intéressent ont souhaité et avec ce dont ils ont rêvé. Soit la séparation entre la politique et le sport. Des décennies durant, les liaisons dangereuses entre sport et politique ont mis le premier à genoux en même temps qu'elles ont propulsé au-devant de la scène économique, sociale et... politique des personnages troubles, sans scrupules et surtout sans aucune qualification et légitimité sportives. Reste à savoir si cette donne a changé aujourd'hui ou alors qu'elle se présente sous de nouvelles formes, plus pernicieuses et moins officielles. Dans ce cas, cette circulaire est nulle et non avenue. Mais le principe général est bon. Autre point important : le cumul de manière générale. Il n'est jamais dans aucun domaine et il est, dans tous les cas de figure, source de dépassements, de manipulation et de conflits d'intérêts... Le principe doit donc être valable pour tous. Tenez, un comité olympique avec des présidents de fédérations (des loosers de surcroît) c'est une aberration monumentale qu'on ne se décide toujours pas à réparer. Il y en a d'autres. La dernière question qui se pose, si tout cela devait s'avérer, c'est quelle décision prendrait Slim Riahi et pour quel parti il opterait : celui de l'Union patriotique libre ou alors le Club Africain. Et si c'était en faveur du politique, quelle réaction et quelles conséquences pour le Club Africain qui ne peut désormais plus se passer de l'argent de son actuel président au risque de connaître la dégringolade. Un véritable dilemme pour un Slim Riahi aux ambitions politiques et sportives surdimensionnées, mais parfaitement légitimes. Et tout le monde sait qu'il n'est pas le seul dans ce cas !