La Tunisie abrite pour la première fois une rencontre dédiée à la mémoire des victimes du massacre de Sharpeville commis sur des manifestants noirs protestant le 21 mars 1960 pacifiquement contre les lois d'apartheid en Afrique du Sud. A l'initiative de l'association Adam pour l'égalité et le développement, cette manifestation baptisée «Tounes Belwanha» (Tunisie avec toutes ses couleurs) se tient aujourd'hui et demain dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les discriminations raciales instituée par les Nations unies en décembre 1966, informe un communiqué de l'association Adam. L'objectif de cette manifestation consiste, selon les organisateurs, à briser le silence du tabou qui entoure le racisme et à sortir de «l'ombre d'un drame». Le programme, qui s'étale sur deux jours, comporte un large éventail d'activités culturelles et une série de rencontres-débats. Le 21 mars sera marqué par l'organisation d'une table ronde ayant pour thème «Les noirs en Tunisie, visibles...invisibles» en présence de plusieurs juristes, universitaires, chercheurs en anthropologie, historiens, sociologues tunisiens et étrangers ainsi que des associations des droits de l'Homme et des personnalités de la société civile. Un spectacle de rue «Taigfa Ghbonton» déambulera sur l'avenue Habib-Bourguiba de 15h à 16h. Une projection en avant-première d'«Abid Ghbonton» est prévue à 17h à l'espace El Teatro suivi d'un débat avec le metteur en scène. Le 22 mars, une conférence aura lieu sur le thème «Histoire du racisme en Tunisie» à l'espace El Teatro.