Les quelque 70.000 présents au FSM, qui portent des lunettes d'altermondialistes, s'accordent sur les effets néfastes de la dictature des marchés financiers et plaident pour la révision des modèles de développement économique, voire la rupture avec le dogme néolibéral Loin du regard des barons de la finance et du monde des affaires, les mouvement sociaux, les syndicats, les associations de la société civile et les ONG internationales s'activent pour meubler les ateliers et les activités du plus grand espace de dialogue, la treizième édition du FSM, à partir de demain et jusqu'au 30 mars, à Tunis. Inspirés des revendications des jeunes de la révolutions tunisienne, à savoir emploi, liberté et dignité, les organisateurs du FSM de cette année ont emprunté le troisième slogan «dignité». Lequel slogan a été traduit en plusieurs langues sur l'affiche de l'édition 2013 du forum. A l'image de ces jeunes qui ont renversé une dictature, les organisateurs du FSM aspirent au renversement de la «dictature néolibérale». En effet, les quelque 70.000 présents à ce rendez-vous, qui portent des lunettes d'altermondialistes, s'accordent sur les effets néfastes de la dictature des marchés financiers et plaident pour la révision des modèles de développement économique, voire la rupture avec le dogme néolibéral. Dans cette perspective, de nouvelles solutions et maintes recommandations pourraient jaillir des débats prévus lors de plus d'un millier d'ateliers et d'activités qui seraient organisés par plus de quatre mille associations participant au FSM. Avec ces éventuelles recommandations, «un autre monde est possible», comme le prône le slogan du FSM 2013. Echappant à tout calcul partisan et toute implication gouvernementale, le forum se veut une plateforme d'interaction et de cohésion des idées des associations engagées dans la lutte contre les effets pervers et indésirables de la mondialisation. La diversité des thèmes témoigne de cette tendance. De la migration clandestine à l'endettement, en passant par le développement alternatif, les changements climatiques et bien d'autres thématiques, l'attention sera portée à tous les lésés de la mondialisation. Et c'est là où on apprécie, le plus, la convergence de ces mouvements sociaux et citoyens, altermondialistes. Cette année, les défis communs imposés par les crises économiques mondiales et, bien sûr, les répercussions du printemps arabe fourniraient un cadre propice à la mise en commun des efforts des associations. Dans la continuité Depuis 2001, les organisateurs du premier FSM ont élaboré une «Charte des principes du Forum social mondial», dont les principes les plus importants sont, selon le site Wikipédia, l'opposition à l'ordre «néo-libéral» caractérisant la mondialisation actuelle, l'ouverture à tous les courants idéologiques pour les projets alternatifs et l'absence des partis politiques en tant que tels. Ne délivrant aucune déclaration finale, le FSM reste un espace de dialogue ouvert de production de propositions. Outre l'appel à une protection sociale universelle, la majorité des propositions avancées, lors des dernières éditions du FSM, s'attaquent au système financier néolibéral. On peut lire sur les publications relatives à ces éditions: «La socialisation du secteur financier, la séparation entre les banques de dépôts et les banques d'affaires, l'interdiction des marchés financiers dérivés, la taxation des transactions financières...». Les crises et les révolutions, notamment du printemps arabe, ont confirmé l'apport de ces propositions, ce qui a mené maintes institutions internationales à annoncer de profonds changements dans leurs stratégies et politiques, à l'instar du FMI et de la Banque mondiale. Cette édition porterait, dans cette lignée, des propositions pour dépasser les contraintes imposées par le modèle néolibéral. De gros moyens pour réussir Les organisateurs n'ont pas cessé d'avancer des éléments de réponse rassurants à la question de la sécurité du Forum, souvent posée par les visiteurs étrangers. A cet égard, le ministère de l'Intérieur, fait savoir l'un des organisateurs, lors de la conférence tenue, récemment, pour étaler les activités du Forum, a mobilisé de gros moyens pour sécuriser les lieux des activités, les lignes de transport public qui mènent au Campus universitaire El Manar, ainsi que ses alentours. Dans les espaces du Campus, un comité d'ordre interne, sous la supervision des organisateurs, se chargera du maintien de l'ordre. La question sécuritaire est vivement posée lors des débats sur maints sujets relatifs aux conflits, guerres et basculements dans le monde arabe et subsaharien... Des différends entre les participants sont attendus, principalement au niveau des débats sur le dossier syrien et celui du Sahara occidental. A cet effet, les discussions pourraient s'enliser dans des débats qui, au lieu de parvenir à un consensus, pourraient aggraver les discordes. Les calculs partisans et l'enthousiasme des jeunes engagés pourraient jeter de l'huile sur le feu. De gros moyens ont été mobilisés par les instances publiques, ministères et administrations, pour accueillir les participants à cette manifestation internationale. Le responsable de la logistique, M. Lassaâd Yacoubi, a énuméré, lors de la conférence, une dizaine de milliers de lits, des dizaines de milliers de repas quotidiennement et des lignes régulières pour transporter les participants au Campus El Manar. Dans la réussite de cette manifestation, la Tunisie pourrait redorer son image, celle d'un pays accueillant capable d'abriter tout événement d'envergure internationale. La charte du FSM Depuis 2001, les organisateurs du premier FSM ont élaboré une «Charte des principes du Forum social mondial», dont les principes les plus importants sont, selon le site Wikipédia, l'opposition à l'ordre «néolibéral» caractérisant la mondialisation actuelle, l'ouverture à tous les courants idéologiques pour les projets alternatifs et l'absence des partis politiques en tant que tels. Le FSM 2013 par les chiffres 70.000 participants et visiteurs 4.500 associations 1.200 activités et ateliers 400 activités destinées aux jeunes 54 ateliers organisés par les jeunes Tunisiens 12.000 lits dans les foyers universitaires du Grand-Tunis, Nabeul et Bizerte. 10.000 matelas ont été fournis par l'Utss 40.000 repas par jour, dont dix mille dans les restaurants universitaires Deux lignes de transport supplémentaires vers le Campus El Manar, à partir de l'avenue Mohamed-V et de la Gare du TGM