La Medersa husseïnite, située en plein cœur de la médina, a été fondée en 1122H/1710J.-C. par le premier prince husseïnite, Hussein Ben Ali. Elle est l'une des plus anciennes medersas kairouanaises. De ce fait, elle occupe une place particulière dans l'histoire de l'architecture kairouanaise. La porte rectangulaire, encadrée de pieds-droits en kadhal, mène à un vestibule dont les plafonds sont peints de motifs géométriques et floraux s'inspirant du modèle hispano-mauresque. L'entrée en chicane aboutit à une cour entourée de quatre galeries dont les arcs sont outrepassés et reposent sur des chapiteaux de type ottoman. Les chambres, entourant la cour, sont couvertes de voûtes en berceau. Du côté sud-est se dresse la mosquée : elle est constituée de deux travées et de trois nefs voûtées en berceau, reposant sur des piliers circulaires. La niche du mihrab est surmontée d'un arc en plein cintre outrepassé. Notons que le plan de cette medersa s'inspire de celui des ribats, formés uniquement d'un rez-de-chaussée. Ce monument a été restauré au cours des années 80 par l'Association de sauvegarde de la médina. Il abrite depuis 95 et jusqu'à nos jours le siège de la mairie de l'arrondissement de la ville ancienne. Néanmoins, les 5 pièces abritant les différents bureaux communaux méritent une réfection permanente et beaucoup plus d'entretien. En effet, les matériaux de construction traditionnels et une très grande humidité ont provoqué des dégâts aux murs trop écaillés et aux plafonds qui ne cessent d'inonder les lieux. D'ailleurs, la plupart des fonctionnaires souffrent de sinusite et de rhumes chroniques, comme nous le confie M. Zied Dhouibi, un des agents exerçant au sein de cet arrondissement. Par ailleurs, les caractéristiques architecturales de ce monument facilitent les vols puisqu'on y a enregistré la disparition de beaucoup d'effets publics (bouteilles de gaz, sacs de ciment, etc.) C'est pourquoi les fonctionnaires souhaiteraient qu'on procède le plus rapidement possible à la réfection des différentes pièces de ce monument ou qu'on transfère le siège de cet arrondissement à un autre local plus moderne et plus sain.