L'athlétisme tunisien est au plus bas et son avenir est incertain!... A peu près mot par mot, nous entendons le même discours, la même démagogie, le même populisme au sujet de la Fédération tunisienne d'athlétisme et on se demande quels numéros d'illusionnistes va-t-on nous réserver dans les jours à venir. Crise de gouvernance, crise d'identité, on cumule ici et là les ennuis. Cela dépasse largement le débat autour d'une discipline en pleine perdition. Aujourd'hui, la question essentielle est de savoir si l'athlétisme tunisien a encore de l'avenir face aux conflits entre personnes qui n'ont ni projet ni ambition. Dirigée à chaque fois par une instance provisoire, la fédération vit depuis une année au rythme des problèmes et des difficultés administratives. Entre pas de vision du tout ou une vision trop étroite, on n'a jamais réussi à défricher plus loin. Evoquer aujourd'hui les problèmes de l'athlétisme tunisien, c'est provoquer les fantômes du passé. C'est aussi le devoir de pointer ce que nous considérons comme des erreurs, des manquements ou des dérives. Il ne s'agit pas de suivre le courant dans lesquels se baignent depuis quelque temps les commentaires et les réflexions des uns et des autres. Simplement, la fédération ne peut plus continuer à être gérée en permanence sur fond de polémiques, ou encore la cible de certaines personnes qui s'érigent en protecteurs, en paratonnerres au nom de l'intérêt supérieur de l'athlétisme tunisien. Ils se trompent car ils deviennent les catalyseurs d'une inutile paranoïa, le moteur d'une potentielle fébrilité et, au final, l'incarnation d'un manque de dimension. Seuls quelques ignorants de la chose du sport peuvent transformer un rêve en exigence. Le faux rebond!... En revanche, ça serait tellement mieux si on acceptait le débat des idées, si on utilisait le sens de la formule pour éclairer l'opinion plutôt que pour éteindre la lumière. Dans un énième rebondissement, le ministère de la Jeunesse et des Sports annonce le prolongement du mandat du bureau provisoire. On pouvait notamment lire que «conformément à la décision du Cnas, en date du 22 mars, ainsi que le report de l'assemblée générale, et afin d'assurer la continuité du service sportif public, tout en conférant le caractère légal aux activités de la Fédération, il a été décidé de prolonger le mandat du nouveau bureau directeur de la FTA.» Le département de tutelle a saisi l'occasion pour annoncer la recomposition du nouveau bureau directeur après la démission du président en exercice Zied Barbouche, et qui sera désormais composé comme suit: Foued Frini( président), Leïla Hedidane, Mounir Belghith, Sami Thabet, Soufiène Abya et Hasssen Ben Othman (membres). Il convient de rappeler que le Cnas a décidé vendredi dernier le report d'un mois de l'assemblée générale élective, et ce, suite à la validation du recours intenté par une des listes candidates, présidée par Ridha Sahali. L'objectif étant de suspendre l'assemblée élective afin de réexaminer les différentes listes en lice. C'est déplorable. Profondément déplorable. Douloureusement déplorable. Mais ce n'est malheureusement pas une surprise. L'athlétisme tunisien est mouillé jusqu'au cou dans un monstrueux scandale à multiples facettes: sportif, moral, éthique, humain. Certains de ses inspirateurs les plus imminents, tous parés d'innocence, font mine d'être étonnés. Yeux dans le vague, regard troublé, ils rivalisent de mauvaise foi, unis dans l'immense détresse de tous les imprévues. Depuis quelques jours, ils paraissent ne plus avoir qu'une seule hantise: se justifier. Une seule obsession: se disculper. Un seul avenir: celui qu'ils s'imaginent! Un seul passé: celui qu'ils se chargent d'effacer, à coup de gros traits gras. Il est temps de siffler la récré!...