Ils ont vécu le pire scénario auquel ils ne se seraient sans doute jamais attendus : perdre à l'ultime minute du temps additionnel. Pourtant, Belaïli, Jouini, Msakni et même Akaïchi n'ont ménagé aucun effort. Toutefois, le ratage monstre de Jouini et l'occasion en or ratée par Aouadhi à la 66' ont fait basculer la balance en faveur des Cabistes. La confrontation était très disputée et les occasions affluaient de part et d'autre. Il aurait suffi q que l'un des deux protagonistes en concrétise une pour que le match bascule en sa faveur. Face à son ancienne équipe, Maher Kanzari a aligné une formation portée vers l'offensive. Son idée de départ était pourtant louable : opter pour le pressing haut et le jeu en bloc mobile. Un schéma qui aurait pu conduire à la victoire, sauf que la touche finale a fait défaut aux attaquants. Plans chambardés A chaque match sa vérité. L'expression est si vraie que ce sont généralement des petits détails sur le terrain, voire sur le banc des remplaçants, qui font la différence. Nous écrivions que l'idée de départ de Kanzari était bonne. Il a aligné deux latéraux (Chammam et Derbali) au jeu rapide et porté vers l'attaque. Ils étaient très utiles en phase offensive et ont apporté un soutien précieux aux ailiers Belaïli et Afful. Devant, l'entraîneur a aligné un milieu offensif relayeur, Iheb Msakni, pour épauler le jeune attaquant de pointe, Haythem Jouini. Msakni a été très efficace dans la relance rapide et les passes décisives. Mais sa sortie à la 40', suite à sa blessure, a chambardé les plans de Kanzari. L'entraîneur «sang et or» a beau demander à son remplaçant, Karim Aouadhi (un milieu de terrain classique qui se contente de faire la liaison entre le milieu et l'attaque), de se porter vers l'attaque et assumer la tâche de relayeur. Le remplaçant de Msakni a fait des efforts pour respecter les plans de jeu, conformément au souhait de son coach. Il a fait des efforts et s'est même créé des occasions. Mais il a raté un but tout fait à la 66'. Au fait, il a manqué l'immanquable. Un but qui aurait pu constituer un tournant de la rencontre. Les malheurs de Kanzari ne s'étaient néanmoins pas arrêtés à la blessure de Msakni. Afful, avec lequel le staff médical a fait des efforts pour le remettre en bonne santé, a été contraint de quitter le terrain à la 63'. D'ailleurs, le Ghanéen a été l'ombre de lui-même pendant l'heure de jeu qu'il a disputée. Deux attaquants sur le banc ? Il n'y avait pas que le Ghanéen qui était l'ombre de lui-même. Son remplaçant Idriss Mhirsi a été également transparent. Heureusement qu'il y avait Sameh Derbali qui s'est démené comme un beau diable côté droit. Sur le banc des remplaçants, il y avait seulement deux attaquants : Akaïchi et Mhirsi. Voilà un grand point d'interrogation. Si Akaïchi a tiré son épingle du jeu pendant les 13 minutes qu'il a disputées en harcelant la défense cabiste, la petite prestation de Mhirsi mérite que le joueur réfléchisse à froid sur sa propre production. En concédant la défaite devant le CAB, l'Espérance aborde le derby avec l'obligation du résultat. Elle n'a plus droit à l'erreur. La tâche s'annonce difficile, mais pas impossible.