Le parti Al-Qotb a organisé, hier, un meeting populaire au Palais des congrès, où il a laissé entendre qu'il veut «faire la politique autrement. Une politique différente de celle qui règne actuellement ». Ce meeting s'inscrit dans le cadre de trois rencontres, dont la deuxième se tient aujourd'hui à Gafsa et la troisième demain, à Sfax. En présence d'invités arabes et étrangers, dont le secrétaire général du Front démocratique de libération de la Palestine, Nayef Hawatmeh, Riadh Ben Fadhel, secrétaire général d'Al-Qotb, a indiqué que les meetings populaires prévus par son parti inaugurent la deuxième phase dans sa construction, après la première phase des cent jours. La première phase a, en effet, permis au parti de se positionner comme il se doit dans le paysage politique national. Il a, ensuite, fait remarquer que les principes régissant le fonctionnement du parti Al-Qotb puisent dans la pensée humaniste et progressiste. Une pensée où le système des valeurs humaines universelles, l'héritage historique de l'école réformiste tunisienne imprégnée de culture arabo-islamique éclairée, les acquis de la lutte politique, sociale, syndicale, féministe et culturelle sont l'épine dorsale et le fil conducteur. Dans la même perspective, il a ajouté que le parti est fermement attaché aux objectifs de la révolution du 17 décembre-14 janvier, que sont la liberté, la dignité et la justice sociale. S'y ajoute le principe de solidarité internationale avec les peuples qui luttent pour l'autodétermination, et à leur tête le peuple palestinien. S'attardant sur la méthodologie adoptée par son parti, il a fait observer que le contact direct avec les citoyens, à travers les assemblées citoyennes et le tissu associatif, est conçu comme un gage de modernité où les relations entre les différentes structures du parti, en rupture avec les schémas bureaucratiques traditionnels, sont horizontales. Prenant la parole, M.Nayef Hawatmeh a rendu hommage au peuple tunisien pour « son œuvre colossale » qu'est la révolution du 14 janvier débouchant sur le réveil arabe. Un réveil arabe qu'il a qualifié d'«inachevé», compte tenu des crises politiques, économiques et sociales secouant les pays du Printemps arabe. « Nous ne pouvons que nous féliciter du renversement des dictatures dans certains de nos pays. Toutefois, il convient de dire qu'un grand travail reste à faire pour une union arabe faite sur des bases fiables et solides. En dehors d'une union nationale forte, il ne nous sera pas possible de nous relever après l'échec cuisant, dont nous étions tous frappés ». M.Hawatmeh a, à cette occasion, attiré l'attention quant à l'injustice et à la répression tragique à laquelle sont assujettis les Palestiniens, au moment où les peuples arabes sont préoccupés par des conflits intérieurs qui les déchirent. Le même intervenant a, au demeurant, formulé l'espoir de voir naître un grand front arabe de gauche, démocratique et solidaire, où cohabitent tous les courants de pensée, quoiqu'ils soient différents.