Les récents incidents en mer à Sfax qui ont coûté la vie à plusieurs pêcheurs ont suscité la colère et l'indignation de plusieurs professionnels. Cela pose le problème, encore une fois, de la qualité des embarcations, de leurs équipements et du système de surveillance pour venir en aide aux cas de détresse. Appelés à pêcher en haute mer pour éviter d'appauvrir la mer en ressources halieutiques, les pêcheurs doivent faire face aux vents et marées pour faire leur travail dans les meilleures conditions. Et parfois, la situation se complique pour mettre en danger nombre de pêcheurs. Par le passé, le ministère de l'Agriculture a revu la carte de pêche et a constaté que certaines zones —comme celles de Sfax, Monastir et Gabès— sont surexploitées par des chalutiers qui participent dans une large mesure à l'appauvrissement de la mer des ressources alvines. D'où la pause biologique décrétée qui a été suivie par la création d'un fonds destiné à dédommager les pêcheurs lors de leur arrêt d'activité. Cette mesure a été contestée par plus d'un pêcheur mais tout le monde a fini par se résigner. Meilleure surveillance par satellite L'autre programme important mené par le ministère de l'Agriculture consistait à acheter une centaine d'embarcations de grande taille, bien équipées pour les affecter dans les zones difficilement accessibles et sous-exploitées comme celles de Bizerte et de Tabarka. Des facilités ont, bien entendu, été prévues aux pêcheurs intéressés par ce programme qui n'a pas, malheureusement, atteint tous ses objectifs dans la mesure où la situation est restée presque la même, à savoir une surexploitation des zones de pêche traditionnelles et un abandon des zones du Nord qui regorgent pourtant en poissons. Le ministère de tutelle a adopté également le principe de surveillance par satellite pour détecter notamment les embarcations en infraction afin de les rappeler à l'ordre. C'est un système relativement nouveau qui a fait ses preuves dans plusieurs pays du monde. Mais les performances du système de secours demeurent limitées à cause de plusieurs défaillances dont celles qui concernent le manque d'équipements et probablement d'effectifs de sauvetage. Justement, une société tunisienne spécialisée en télécommunication par satellite propose des solutions pour une meilleure surveillance par satellite pour le sauvetage des embarcations en cas de détresse. En plus, la société, lancée en 2009, met à la disposition des professionnels tunisiens et du gouvernement la technologie satellitaire qu'elle considère comme «la plus performante et la moins coûteuse, pour répondre à plusieurs problématiques de communication et principalement de sécurité». Plusieurs solutions sont proposées comme la géolocalisation, les balises de détresse, la télémesure, la communication Voix et Data par satellite. Ces services à haute valeur ajoutée sont destinés notamment aux domaines du transport, aux activités maritimes et à la pêche, à l'industrie pétrolière, à la sécurité ainsi qu'aux travaux publics. Les solutions proposées ne sont pas limitées dans la couverture territoriale —comme les autres réseaux GSM/GPRS, 3G, VHF—, mais se distinguent par leur couverture totale au niveau de la mer et du désert. Les pêcheurs travaillant, à titre d'exemple, en haute mer, restent toujours en communication avec les responsables à la faveur d'une plateforme de suivi et de contrôle. Selon les responsables de la société en question, le dernier malheureux cas du naufrage du bateau de pêche aurait pu être facilement évité uniquement grâce à l'appareil SmartOne (par satellite) ou du moins identifier immédiatement leur dernière position avant le naufrage. Il s'agit, ensuite, d'agir rapidement et efficacement pour sauver l'équipage. Aussi, la géolocalisation via le réseau satellitaire GPS permet d'envoyer la position du bateau par un réseau de télécommunications vers un centre de suivi et de contrôle.