Les patrouilles des gardes-frontières et des douaniers ne chôment pas dans la région du Sud-Est : la délégation de Ben Guerdane, (gouvernorat de Médenine), la délégation de Dhéhiba (gouvernorat de Tataouine) ou dans une zone maritime où pullulent des contrebandiers, très actifs, aussi bien tunisiens que libyens. Et diverses opérations de commerce clandestin se trouvent quotidiennement avortées et des produits prohibés, qu'ils soient en provenance ou en direction de la Libye, sont saisis. Simultanément à cela, et pour mettre fin à l'exode des «djihadistes» tunisiens vers la Syrie via la Libye, il a été convenu de renforcer le contrôle aux postes frontaliers de Ras Jédir et Wazen-Dhéhiba. En effet, indépendamment du sexe, on ne laisse plus passer les jeunes dont l'âge est inférieur à 35 ans; exception faite de ceux qui sont accompagnés par un proche parent, ou qui disposent d'un contrat de travail ou d'une autorisation paternelle ou qui sont bien connus pour leurs activités commerciales depuis longtemps avec la Libye. Ainsi, nombreux sont les passagers qui rebroussent chemin, tous les jours, et surtout ceux qui disposent de passeports neufs. Des billets de banque traînent encore Les délais relatifs à l'échange des billets de banque de 50D (type 2008), 30D (type 2007) et 20 D (type 1992 ) ont expiré et la prorogation supplémentaire qui a pris fin le 31 mars 2013 n'a apparemment pas résolu le problème. En effet, plusieurs personnes se sont présentées, au début de cette semaine, aux guichets des banques, dans l'espoir d'échanger ce qu'il leur reste de ces billets. «On m'a dit que je peux les échanger à tout moment, et à n'importe quelle agence bancaire», dit M. Jilani, en possession d'une bonne somme d'argent. Le jeune Lotfi, la trentaine, était en Libye. Il affirme qu'il vient d'apprendre la nouvelle. Il a un billet de 50 D et un autre de 30. «J'ai cru que ces billets ne sont plus valables sur le marché, alors qu'on peut les restituer à tout moment aux banques», ajoute Mme Aïcha. Le banquier leur a expliqué clairement que ces billets continuent à être échangés jusqu'à 2017, au siège de la Banque centrale à Tunis ou dans l'un de ses comptoirs, dans 11 gouvernorats. Certains se sont montrés compréhensifs, notamment ceux qui ont des sommes plus ou moins importantes, d'autres, par contre, ont protesté violemment et ont demandé, vainement, au chef d'agence d'accepter leurs billets. En fin de compte, l'un d'eux s'est porté volontaire pour faire un saut à Médenine et échanger ces billets.