C'était dans l'air ces derniers temps, la réintégration du duo «complice» Jaziri-H. Jenayeh semblait — aux yeux du cercle proche de l'équipe — inéluctable pour bien négocier la dernière ligne droite. On l'a clairement évoqué dans l'une de nos éditions passées que l'Etoile actuelle est sensiblement fragilisée par un déficit d'encadrement «charismatique» à forte teneur fédératrice. Un tel maillon est devenu au fil des jours plus que nécessaire pour l'équipe dans cette dernière ligne droite de la saison afin de rompre avec cette fébrilité et cette fragilité mentale qui collent actuellement à la formation étoilée. De ce fait, la présence d'un véritable enfant du club — dont le vécu footballistique et l'esprit aïgu d'appartenance aux valeurs "historiques" semblaient fortement salutaires — était recommandée, essentiellement par les figures de l'Etoile, notamment l'emblématique A. Chetali; et cela dans le but de recadrer les orientations et «secouer» certains éléments présentant une certaine légèreté. Jaziri, directeur sportif C'est dans ce registre que se présente l'intronisation de Z. Jaziri en tant que directeur sportif et qui aura la lourde et délicate tâche de chapeauter une direction technique ayant à sa charge de cibler les futurs recrutements, de définir les orientations en matière d'encadrement technique et d'élaborer le processus de vente éventuelle des joueurs d'après les dires du président R. Charfeddine, sans négliger la hargne et la vista qui sont devenues la marque de fabrique de l'ex-gloire du football national et qu'il n'hésitera pas à transmettre aux joueurs, essentiellement dans les moments difficiles. Ce personnage caractériel, au verbe haut et franc parfois, défendant bec et ongles les intérêts de son club, est déterminé à rappeler aux joueurs le caractère mythique de porter le maillot étoilé et n'hésitera pas à prendre des mesures à la fois difficiles et spectaculaires pour hisser le niveau de l'équipe et défendre les intérêts majeurs de son club. Cela d'autant qu'il jouit de la confiance des supporters et des figures emblématiques étoilées, tels que Chetali et Othmen Jenayeh. Tel père...? A Sousse, tout le monde sait que H. Jenayeh est l'alter-ego de Z. Jaziri et vice versa. R. Charfeddine n'a pas été indifférent à cette complicité et a jugé opportun de les associer dans le projet actuel de l'équipe. Si le portefeuille et les prérogatives du second sont pratiquement définis, le champ d'action et les attributions du premier sont encore à fixer et feront l'objet «d'un accord paraphé et notifié noir sur blanc entre toutes les parties prenantes, y compris J. Krifa afin de délimiter les responsabilités de tout un chacun et éviter les chevauchements pour l'intérêt général de l'équipe», nous a déclaré le président du club. Il est clair que ce dernier, en ré-impliquant ce duo influent dans la vie du club, a non seulement cherché à optimiser les performances de l'équipe et attirer davantage l'engouement d'un public mécontent, mais aussi à «alléger» la problématique et lourde charge du management technique de l'équipe senior qu'il traîne, non sans embûches, sur les épaules. Et Krifa dans tout ça ? Le renforcement managérial de l'équipe dirigeante veillant sur les destinées de l'équipe senior de football de l'Etoile nécessite fondamentalement, à notre sens, une négation de soi indéfectible et une volonté réelle et altruiste pour dissiper les divergences et regarder dans la même direction; chose qui n'est pas facile, puisque tout le monde connaît le différend qui oppose Z. Jaziri à J. Krifa et la guerre des déclarations médiatiques entre les deux hommes. C'est une occasion historique qui se présente à ces deux figures marquantes de l'histoire du club pour laisser de côté leurs divergences et servir conjointement et tout simplement l'Etoile. Dans ce registre, le président se doit de trouver cette espèce d'alchimie qui pourrait réunir le trio Jenayeh-Jaziri-Krifa autour du projet de la nouvelle Etoile, ce qui n'est pas une mince affaire dans notre pays où les délimitations entre les prérogatives du président de la section football et celle du directeur sportif ne sont pas aussi étanches et clairement définies. A notre connaissance, nous n'avons pas le moindre souvenir de la réussite d'une telle association dans notre Tunisie footballistique. Espérons que le duo Krifa-Jaziri nous en offrira une première avec la précieuse implication de H. Jenayeh dans l'édifice. A bon entendeur salut!