Des plasticiens, des universitaires et des chercheurs...ont pris part au colloque qui a pour thème : «Le discours critique et les expériences artistiques contemporaines», organisé par la Fédération tunisienne des arts plastiques (FTAP) avec l'appui du commissariat régional à la culture et qui a eu lieu les 13 et 14 avril au Centre culturel de Sousse. Plusieurs sujets ont été évoqués dans le cadre d'interventions- débats, dont on cite : «l'institution universitaire et la critique d'art», «la critique et l'art contemporain», «la critique d'art au temps des émeutes», «critique de la critique, reflet du miroir concave de la réception et de la contemporanéité»... Khélil Gouia — plasticien, chercheur et enseignant à l'Institut supérieur des arts et métiers de Sfax — a indiqué au cours de son intervention, portant sur l'intentionnalité et l'interprétation dans l'art contemporain, que celui-ci est fondé sur des concepts, des idées, des positions, des refus des valeurs classiques... Selon le théoricien américain Artherdonto, il s'agit de la transfiguration du banal. Chaque œuvre est le produit d'un processus de représentation et de transfiguration qui fait d'un simple objet de la vie quotidienne une œuvre d'art. Il s'agit ici, justement, de ce détournement de la valeur fonctionnelle et quotidienne à la valeur artistique lorsque ces objets prosaïques banaux deviennent objets de regard et donc sujets de contemplation qui sollicitent la réflexion critique. Certainement, la critique d'art se base sur un savoir scientifique, sémilogique, historique parce qu'elle est un carrefour des sciences humaines et sociales. Ce qui incite l'approche critique à faire appel à l'acte interprétatif comme étant une condition sine qua non pour l'identification de l'œuvre. De l'appellation et de son usage De son côté, Sami Ben Ameur, plasticien et enseignant à l'Institut des Beaux-Arts de Tunis, a essayé au cours de son intervention de définir l'origine de l'appellation «art contemporain», en se référant aux courants artistiques des années 1960-70 comme le minimal art, le pop art, le land art, l'art conceptuel et d'autres arts inspirés eux-mêmes de Marcel Du Champ. Ces mouvements sont devenus le fondement de ce que nous appelons aujourd'hui «art contemporain», dont les caractéristiques sont, entre autres, la référence à l'objet, au ready-made, à l'urinoir de Du champ..., la distanciation du corps, la référence à l'idée et au concept, la critique de la société...